Cordulia aenea (Linnaeus, 1758)

Cordulia aenea mâle, Lac de Lamoura (France-39), 26/08/2021
Cordulia aenea mâle, Lac de Lamoura (France-39), 26/08/2021
Description- Identification

Les mâles matures de Cordulia aenea, 47 à 55 mm, sont globalement sombres, le front est complètement noir, les yeux sont verts, le thorax vert bronze et velu. L’abdomen, dans la même teinte, mais plus foncé, sans marque claire à l’exception d’un discret anneau jaune à l’union des segments 2 et 3, il est largement dilaté de façon spécifique en S7-S8.
On peut le confondre avec les représentants du genre Somatochlora mais il est plus précoce, son abdomen distalement dilaté est unique, il n’a pas de jaune sur le front, il ne montre qu’une seule nervure transverse avant le triangle, là où les Somatochlora en montrent 2. Ses cercoïdes sont cylindriques, sans saillie notoire, la lame supra anale séparée en 2 lobes (ici, on ne voit que le lobe droit), chacun portant 2 crochets, celle des Somatochlora est entière et non divisée (ici S. metallica).

Cordulia aenea femelle, Le Puiset Doré (France-49), 12/05/2012

Les femelles ont la même coloration, mais présente une tache jaune latérale sur S2 et une large tache très claire sur le côté du S3, l’abdomen est massif, à bord presque parallèles, et peu dilaté distalement.
La lame vulvaire est peu visible, là où celle des Somatochlora fait une saillie spectaculaire (sauf S. arctica).

Cordulia aenea femelle, Le Puiset Doré (France-49), 12/05/2012

Habitat – Biotope

La Cordulie bronzée est un habitant des eaux stagnantes de toutes sortes, les mares même petites (la mienne !), les étangs, les lacs, les gravières et les tourbières et il accepte parfois des eaux très faiblement courantes.
C’est essentiellement une espèce de plaine, je l’ai cependant rencontré à 1150 m dans le Jura et il existe une observation record à plus de 2700 m.

Comportement – Ecologie

On observe le plus souvent les mâles en vol, parcourant inlassablement les berges d’une mare à la recherche d’une femelle, pratiquant parfois de brefs vols stationnaires 50 cm ou 1 mètre au -dessus de l’eau. Ils semblent se poser peu, et dans ce cas on les trouve un peu à distance de l’eau. Les femelles sont discrètes et sont peu vues en dehors des pontes qui se pratiquent en solo, en pleine eau (pas sur la végétation) mais de temps en temps sous les branchages de la rive si les mâles sont nombreux et trop entreprenants. Je n’ai aperçu qu’une fois cette ponte, les accouplements sont plus communément observés, dans les buissons à quelque distance de l’eau, pendant à une feuille ou un rameau.
Ils se nourrissent le long des bois ou des allées forestières.
La vie larvaire dure 2 à 3 ans en plaine, 5 ans en montagne, 12 stades se succèdent.

Cordulia aenea larve, Beaupréau (France-49), 01/05/201
Cordulia aenea larve, Beaupréau (France-49), 01/05/201
Phénologie

Cordulia aenea est souvent le premier anisoptère à être contacté au printemps : il peut apparaître tout début avril pour disparaître en septembre, mais il est beaucoup plus commun de la mi-mai à la mi-juillet, avec d’importantes variations en fonction de la latitude et de l’altitude.

Distribution géographique

On le rencontre à peu près partout en France, il est beaucoup moins commun sur la façade méditerranéenne et la côte atlantique nord-ouest.
Il est essentiellement localisé en Europe de l’Ouest, absent d’Espagne, mais présent dans les iles britanniques et en Scandinavie. Il se raréfie en allant vers l’est, voit sa distribution irrégulière et parsemée, mais atteint le Japon !
Atlas dynamique des Odonates
IUCN Red List

Étymologie

Cordulia vient du mot grec kordyle signifiant massue ou gourdin par allusion à la forme de l’abdomen du mâle.
Aenea du latin aeneus, adjectif signifiant –de bronze pour insister sur l’éclat métallique de sa coloration.

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