Coenagrion pulchellum (Vander Linden, 1825)

Coenagrion puchellum mâle, Etang de Joreau (F-/4/9), 17/06/2012
Coenagrion puchellum mâle, Etang de Joreau (F-/4/9), 17/06/2012
Description – Identification

Coenagrion pulchellum est beaucoup moins commun que son presque sosie, C. puella. Il est légèrement plus grand et atteint 34 à 38 mm.
Si les mâles montrent tous les 2 des motifs noirs sur fond bleu, Coenagrion pulchellum est plus sombre, en particulier sur le thorax, où la bande antéhumérale bleue est souvent étranglée ou même réduite à un point d’exclamation. Sur l’abdomen, il porte des anneaux noirs plus larges que son cousin et qui se prolongent latéralement en avant avec la même fine ligne noire.
Le pronotum est trilobé avec une marge postérieure en « W à l’envers.
Le S2 montre une tête de chat façon Batman, plus grossier que le « U » de son cousin, mais comme tout le reste des motifs, il est très variable.
Le S8 porte un dessin noir complet en forme de mitre et non 2 points ou traits latéraux comme C. puella.
Les femelles existent sous plusieurs formes, souvent vertes à abdomen bleu orné de tridents noirs, parfois l’abdomen est très sombre au-dessus et vert en dessous (comme C. puella), parfois montrant un thorax pâle. Elles ont normalement des bandes antéhumérales complètes et l’identification ne peut se faire valablement qu’en examinant le pronotum qui est également trilobé avec une marge postérieure en » W » inversé.

Coenagrion pulchellum femelle, Etang de Joreau (F-49), 12/05/2013
Coenagrion pulchellum femelle, Etang de Joreau (F-49), 12/05/2013
Habitat et distribution géographique

L’Agrion joli se trouve sur toutes sortes d’eaux stagnantes bien ensoleillées, mares, étangs, lacs, fossés, canaux, pourvus qu’ils soient bien garnis d’herbiers aquatiques, éventuellement en forêt, ou en tout cas avec une végétation rivulaire suffisante. Il est rarement présent sur les eaux courantes très lentes.

En France, il est présent (mais assez rare), à peu près dans tous les départements, sauf dans l’est de et le sud de la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et l’extrême sud-est.
Il est considéré comme vulnérable au niveau national.
Atlas dynamique des odonates

Dans le reste du monde, son aire de prédilection est l’Europe centrale. Il atteint à l’est l’Irlande et le sud de l’Angleterre. Au nord, on le trouve dans le sud de la Scandinavie. À l’est, on le rencontre encore dans la partie Asie centrale de la fédération de Russie, en Turquie. Au sud, il est très rare au nord de l’Espagne, rare en Italie (sauf à l’extrême sud (!)), mais encore présent dans le Péloponnèse.
Sa population n’est pas globalement menacée : IUCN Red List.

Période de vol

On le voit voler de début avril à fin juillet dans le sud, de fin avril à début septembre dans le nord. Mais il est beaucoup plus fréquent en juin.

Comportement – Écologie

C’est une espèce de plaine qui peut atteindre 1500 m d’altitude dans le sud.
L’accouplement dure 10 à 15 minutes et le couple part presque aussitôt pondre sur des débris végétaux, des tiges pendant de la rivre, des nénuphars, de la menthe aquatique, des carex, mais toujours dans les parties mouillées de ces plantes. Il lui arrive rarement de s’immerger totalement.
L’éclosion intervient 2 à 6 semaines après la ponte et la phase larvaire dure un an, deux si les conditions sont défavorables. Elle compte 10 à 13 stades.

Étymologie

Coenagrion est formé des 2 mots grecs Koinos – commun et Agrios – vivant dans les champs, sauvage. Ce nom de genre a été formé de façon complexe lorsqu’il a fallu rediviser les familles existantes, de nouvelles espèces étant découvertes, le terme « agrion » s’avérant insuffisant.
Pulchellum, du latin –pulchellus, qui signifie –joli, ce que le nom vernaculaire français a tout simplement repris.

En le nommant Variable bluet, les anglo-saxons ont voulu insister sur la variabilité de ses dessins noirs, tant sur le thorax que l’abdomen. Bluet est utilisé pour désigner tous les Coenagrion et notre Enallagma, se référant également à la couleur bleue.

Retour en haut