C’est le plus haut lac du Jura, le lac de Lamoura, qui m’a donné la possibilité de photographier le Sympetrum vulgaire dans de bonnes conditions, des conditions qui permettent de bien observer les critères d’identification qui le séparent des autres Sympetrum.
L’association des pattes noires rayées postérieurement d’une bande claire (jaune ou rougeâtre), de fortes larmes noires sous les yeux et d’un thorax « à la Sympetrum striolatum » en beaucoup plus terne et moins contrasté doit suffire à l’identification de Sympetrum vulgatum.
Si on le compare justement avec S. striolatum : ce dernier n’a pas de larme sous les yeux, mais un thorax montrant une nette alternance rouge/jaune/rouge et ses insertions alaires postérieures ne sont pas rouges (dernier détail très utile pour identifier le sujet ci-dessus, même si je n’ai pas rencontré S. striolatum dans le Jura).
Si on le compare à S. meridionale : le sujet ci-dessus, pour ses pattes claires peut y faire penser, mais ce Sympetrum que je n’ai pas rencontré non plus durant cette prospection n’a pas de larme sous les yeux, et le fameux point qu’il présente sur le thorax ou l’absence de marques noires sur S8-S9 l’élimine facilement.
Pour ses pattes rayées d’une bande claire et ses larmes sous les yeux S. fonscolombii peut tenter de faire illusion. Mais la base bleue des yeux est absente pour S. vulgatum, la coloration rouge des veines principales très limitée, les ptérostigmas ne présentent pas de forte marges noires et les marques sur la face supérieure (et latérale) de S8-S9 sont plus discrètes.
Si on ne voit pas correctement les pattes, toutes noires pour S. sanguineum (ce qui le disqualifie instantanément) la ressemblance peut être troublante, d’autant qu’il était présent sur les sites ou j’ai rencontré S. vulgatum. S. sanguineum montre également une larme sous les yeux, toutes ses insertions alaires sont rouges aussi, mais son abdomen est nettement plus dilaté distalement, il est rouge très vif (S. vulgatum est rouge brique, plus proche de S. striolatum ou de S. meridionale) avec un thorax brun parfois marqué de jaune dans ses parties inférieures quand il n’est pas trop vieux et montre en principe une tache alaire basale ambrée sur l’aile postérieure.
Je dois reconnaître que pour son thorax, à distance, S. sanguineum m’a posé des problèmes pour les sujets bien matures qui perdent la coloration claire sur les faces latérales du thorax.
L’autre Sympetrum présent sur ces lacs jurassiens était S. danae dont l’habitus totalement différent ne présente aucun risque de confusion.
Un dernier Sympetrum que l’on rencontre éventuellement en altitude exhibe des pattes rayées de jaune, S. flaveolum, mais ses larges taches alaires ambrées sont immanquables.
Enfin S. depressiusculum avec ses larmes noires et S. pedemontanum ont les pattes noires : le premier est très rare et montre des triangles noirs caractéristiques sur l’abdomen. Le second porte de magnifiques bandes alaires.
J’adore! On a l’impression d’être sur le terrain avec vous ou devant les photos avec le bouquin de détermination, ce que je fais quasi tous les jours depuis un bon mois, date à laquelle j’au commencé à ne passionner pour ces bébêtes (avec une amie aguerrie) . Et on voyage en plus!
Continuez bien à nous régaler
Merci
Bonjour,
C’est très gentil !
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Cordialement.
Benoît.