Différencier les libellules mâles et femelles : les zygoptères 1/3

Différencier les libellules mâles et femelles les Ischnura elegans mâle et femelle
Ischnura elegans mâle (♂ en haut) et femelle (♀ en bas), France

Différencier les libellules mâles et femelles : Les zygoptères puis, pages suivantes, les anisoptères.
Si au sein de chaque espèce, on peut trouver des différences, parfois faibles, entre mâles et femelles sur le plan de la coloration ou de la morphologie, il est des éléments qui permettent de savoir si on a affaire à un mâle ou à une femelle de façon plus rigoureuse, indépendamment des motifs colorés que portent les sujets, et dans la très grande majorité des cas, que ce soit un anisoptère ou comme ici un zygoptère.

Et ce détail est ici évident sous le 2° segment abdominal du mâle Ischnura elegans sous la forme de cette excroissance qui correspond à son appareil génital secondaire ; elle est absente pour la femelle pour laquelle la face inférieure de ce 2° segment est lisse.
On note aussi comme l’abdomen de la femelle est dilaté sur les derniers segments pour abriter son ovipositeur.

Différencier les libellules mâles et femelles :Enallagma cyathigerum mâle et femelle, France
Enallagma cyathigerum mâle et femelle, France

Bien sûr, le mâle (♂) Enallagma cyathigerum montre la même saillie sous le 2° segment abdominal (S2). Et même si la femelle (♀) tente de se faire passer pour un mâle en adoptant le même habit bleu (femelle androchrome) elle ne trompe pas l’observateur avec l’absence de la saillie sous S2, ses S8 et S9 dilatés, et l’ovipositeur sous S9 et S10. Bien sûr, les motifs abdominaux sont différents, mais quel que soit leur âge, quelle que soit leur espèce, on observe le même dimorphisme sexuel.

Différencier les libellules mâles et femelles : Ceriagrion tenellum mâle et femelle, France
Ceriagrion tenellum mâle (en haut) et femelle (en bas), France

Pour Ceriagrion tenellum les mâles et certaines femelles sont très ressemblants sauf, bien entendu, pour ce qui se rapporte à leur genre : toujours la saillie de l’appareil génital secondaire sous le S2 pour le mâle, pour la femelle l’ovipositeur sous S9 et S10 et l’abdomen sensiblement plus massif abritant la masse importante des ovaires.

Lestes sponsa mâle et femelle, France
Lestes sponsa mâle (en haut) et femelle (en bas), France

Les Lestidae mâles montrent la même saillie sous le S2, les femelles ont un abdomen massif se terminant par un ovipositeur imposant, mais il est ici facile de constater que les appendices anaux sont très différents entre mâle et femelle. Les mâles ont une véritable pince avec des structures anatomiques bien individualisées, cerques et cercoïdes (maintenant plutôt nommés respectivement paraproctes et cerques), les femelles n’ont que les cercoïdes et un ovipositeur terminé par une paire de palpes.

Lestes sponsa appendices anaux mâles, France
Lestes sponsa appendices anaux mâles, France
Lestes sponsa appendices anaux femelles, France
Lestes sponsa appendices anaux femelles, France

Si je ne montre cette différence pour un Lestidae cela concerne bien sûr tous les odonates et répond à l’usage qu’ils font de ces appendices ; la capture de la femelle pour le mâle, la ponte pour la femelle.

Un dernier exemple avec les Calopteryx, ici, Calopteryx virgo.

Calopteryx virgo mâle et femelle, France
Calopteryx virgo mâle (en haut) et femelle (en bas), France

On note la pince que porte le mâle à l’extrémité de son abdomen, la saillie sous le 2° segment abdominal. La femelle montre un lourd ovipositeur et une structure presque constante sous la forme d’un renforcement de quelques cellules alaires, ce qu’on appelle un pseudo ptérostigma. Seules les femelles, dans ce genre, portent des (pseudos) ptérostigmas.

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