Préalablement à l’accouplement proprement dit, les odonates mâles se livrent à une étonnante gymnastique. Le sperme du mâle est issu à l’extrémité de son abdomen, au niveau du 9° segment, mais il est utilisé au niveau du 2° segment, là où se trouvent les pièces génitales mâles, qui s’apparieront avec celles de la femelle.
Le mâle doit donc transférer son liquide séminal depuis le 9° segment vers sa vésicule séminale, sous la limite du 2° et 3° segment. Et il choisit très souvent de le faire juste après avoir capturé une femelle.
L’appariement des pièces copulatrices se déroule ensuite avec plus ou moins d’adresse et de tâtonnements…
Lorsque l’appariement est constitué, c’est-à-dire lorsque le pénis du mâle est introduit dans le pore génital de la femelle, on peut voir le couple se livre à des mouvements parfois décrits comme une sorte de pompage qui permettent au mâle de repousser ou d’éliminer partiellement le sperme des partenaires précédents de la bourse et / ou de la spermathèque. Ensuite seulement le sperme contenu dans la vésicule séminale sous forme de paquets collants glissera le long du pénis (non pas à l’intérieur, car les deux organes sont en contact et non en continuité chez les zygoptères) pour atteindre les espaces de stockage de la femelle.
Si on a maintenant la preuve que les odonates ne sont pas le seul ordre ou les mâles sont capables de déplacer le sperme des partenaires précédents, ce sont les seuls que la nature ait contraints à se livrer à cette surprenante acrobatie.