À partir du moment où nous avons atteint la bande de Caprivi, nous étions susceptibles de rencontrer d’autres Ceriagrion très ressemblant, en particulier Ceriagrion suave ; il fallait donc y faire très attention, c’est-à-dire avoir des photos suffisamment précises des appendices anaux pour être en mesure de les identifier correctement.
Heureusement ce premier jour, dans le ruisseau et la mare formée par la fuite du barrage Von Bach, nous sommes encore assez loin de cette zone où l’on peut rencontrer C. suave, et nous avons pu les admirer sans crainte de passer à côté d’une nouvelle espèce.
Il a beau être spectaculaire, ne me suis pas acharné à faire des photos de ce petit Coenagrionidae d’environ 40 mm, car je l’avais déjà rencontré au Bénin, à la Réunion, en Afrique du Sud et en Éthiopie. C’est dire l’importance de son aire de distribution, du Sénégal à la Somalie et jusqu’en Afrique du Sud, mais aussi le sud de la péninsule arabique, la vallée du Nil et les Mascareignes.
IUCN Red List
Nous l’avons souvent rencontré dans la bande de Caprivi, ici, juste au bord d’un bras mort du Zambèze, dans une minuscule crique de végétation où l’eau est stagnante.
Mais dans cette zone, il est nécessaire de vérifier l’identité de tous ces Ceriagrion avec une vue des appendices anaux, qui pour Ceriagrion glabrum doit mettre en évidence que les supérieurs (cercoïdes) sont plus courts que les inférieurs (cerques) et, plus facilement (?), que le 10° segment porte deux épines.
Nous n’avons rencontré que deux espèces de Ceriagrion, glabrum et suave, et les femelles de ces deux espèces sont à ma connaissance impossible à différencier, au moins sur photo. Celle-ci dessous est d’une région où C. suave est absent ; elle ressemble beaucoup au mâle avec des couleurs plus terne et si l’extrémité de son abdomen est vraiment terne, c’est qu’il est taché de boue après les pontes.
En fonction de leur degré de maturation, leur coloration est très variable, étonnamment variable même, puisque nous les avons parfois prises pour des femelles Ceriagrion corallinum tant elles étaient vertes.
A gauche une jeune femelle, Rundu, sur l’Okavango, le 13/02/2020, à droite, Kalambesa, le 17/02/2020, en dessous, Rundu, sur l’Okavango, le 12/02/2020.
En anglais, il prend le nom de Common Pond Damsel.
Je n’ai qu’un regret ; ne pas m’être attardé à faire des gros plans de leurs yeux…
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Bonjour Benoît,
il me semble qu’il y a une inversion entre « cerque » et « cercoïde »ci-dessus pour le Ceriagrion glabrum.
Vos articles sont toujours très intéressants et me font voyager mentalement pendant cette période où ce n’est pas vraiment possible de le faire physiquement.
Un grand Merci !
Christian GOYAUD
Ah c’est malin de ma part, ça!
Merci en tout cas. Je corrige.
Je me suis permis d’effacer votre n° de téléphone… on ne sait jamais comment ils sont utilisés/exploités/vendus sur le web.
Bien amicalement.
Benoît.