Un simple arrêt dans un village sur une longue route peut apporter de bonnes surprises ; un jeune Orthemis discolor et cette Erythrodiplax umbrata femelle. C’est certainement un jeune sujet qui a connu des aventures lors de son émergence ; son aile est endommagée comme si, en plastique, une brûlure avait provoqué une fusion/contraction des cellules d’une partie de son aile. C’est un type de déformation vraiment typique des accidents d’émergence.
Ci-dessous une femelle plus âgée, de bon matin, à Palenque :
Les mâles sont très différents et reçoivent le nom anglais de Band-Winged Dragonlet, car ils ont les ailes barrées d’une bande ambrée.
Il mesure de 38 à 47 mm avec un abdomen de 28 mm et une aile postérieure environ de 30 mm. On le trouve sur les mares, même temporaires et parfois sur de simples flaques d’eau.
Je l’avais d’ailleurs déjà rencontré en Colombie, au Brésil et surtout au Panama. C’est un odonate commun dans son aire de répartition qui s’étend du sud des U.S.A à l’Argentine.
IUCN Red List
Étymologie
Erythrodiplax (1) (Brauer, 1868) du grec erythro, signifiant rouge et de diplax. Diplax (1840) est un nom de genre donné par Charpentier, formé par un préfixe signifiant deux ou double – et plax qualifiant quelque chose de plat, en accord avec la forme de la partie postérieure du pronotum présentant 2 structures semi-circulaires.
Charpentier ignorait que Newman avait déjà décrit ce genre sous le nom de Sympetrum (1833), et longtemps le genre Diplax est resté en usage ; aussi quand on a commencé à scinder ce genre, on a conservé le terme diplax dans des noms composés.
Pourquoi avoir qualifié ce Diplax de rouge ? L’explication est pour moi assez confuse ; disons que Kirby a retenu Erythrodiplax corallina, presque totalement rouge, comme l’espèce type du genre Erythrodiplax.
Umbrata, du latin umbratus, pour ombragé. Selon les auteurs cités (1), il n’est pas possible de savoir précisément à quoi se rapporte cet adjectif : la bande colorée au milieu de l’aile, l’extrémité de l’aile parfois ombrée, voire la teinte globale marron terne de l’odonate. Je penche tout de même nettement pour la caractéristique la plus spécifique qui est la bande alaire médiane.
1- The Scientific Names of North American Dragonflies, Heinrich Fliedner & Ian Endersby, Busybird Publishing, 2019.