Hemistigma albipunctum mâle est un superbe Libellulidae qui se couvre d’une pruinosité bleu quand il atteint la maturité. Son abdomen est fin, légèrement dilaté sur les segments 6 à 8, les appendices anaux sont clairs. Son front est largement noir métallique, brillant, respectant 2 petits triangles clairs sur les côtés.
Il ressemble à un Orthetrum, mais ses ptérostigmas sont bicolores, et ses ailes sont légèrement ambrées dans leurs parties antérieures. Les mâles présentent une tache sombre tout à fait unique à peu près au milieu de l’espace sous-costal.
Il mesure environ 32 mm.
Le genre Hemistigma n’est représenté que par deux espèces, la seconde est endémique de Madagascar.
On peut assez facilement le confondre avec Papopleura deceptor dont les ptérostigmas sont bicolores, également présent en Namibie, mais que nous n’avons pas observé. Cependant, ne dernier ne montre pas cette bande sombre dans l’espace sous costal, ses appendices anaux sont sombres. Il ressemble aussi à Chalcostephia flavifrons mais ses ptérostigmas ne sont pas bicolores.
Il peut se contenter de mares temporaires, mais on le rencontre aussi sur les rivières, en milieu ouvert ou en forêt.
L’aire de distribution de cet odonate très commun s’étend à toute l’Afrique sub-saharienne.
Il reçoit les noms communs de African piedspot ou même Common piedspot ce qui se réfère bien sûr à son ptérostigma bicolore.
Comme presque toujours pour les Libellulidae, les femelles sont très différentes. Elles sont jaunes, n’ont pas de coloration métallique sur le front, mais une amusante bande noire juste en dessous.
Elles n’ont pas de ligne noire dans l’espace sous costal non plus, mais l’apex des ailes est très sombre. La face dorsale de leur thorax est parcourue d’une bande claire qui se prolonge entre les ailes.
Si toutes ces photos sont un peu tristes, c’est qu’il n’y a pas de soleil, et il fait… froid ! C’est une énorme surprise, car la veille, il faisait épouvantablement chaud ! Tous ces odonates sont réfugiés sous le couvert des arbres pour les femelles, à la limite pour les mâles, aucun n’est au bord de l’eau.
Hemistigma des deux mots grec –hemi, pour moitié et stigma qui signifie –tatouage ou marque et qui, pour les odonates, se réfère au ptérostigmas qui sont à moitié sombres, à moitié clairs.
Albipunctum, du latin albus, –blanc et punctum –point qui se rapporte, selon Suhling & Martens (1) au ptérostigmas. Si Rambur (2) mentionne en latin « pterostigmate intus puncto albo », il écrit en français : « Tête ayant la face blanche, avec le front d’un bleu métallique verdâtre et un point blanc de chaque côté
chez le mâle ». Cet « albipunctum » pourrait donc se rapporter aussi bien à ces autres points blancs.
1- M. P. Rambur, Histoire Naturelle des Insectes Névroptères, 1842.
2- Dragonflies and Damselflies of Namibia – Frank Suhling et Andreas Martens