Austrogomphus amphiclitus, Gomphidae, est très proche de A. prasinus, ils montrent tous 2 les mêmes motifs thoraciques ( à un très léger détail près) et abdominaux, avec, en particulier, cette ligne noire incomplète qui démarre sous les ailes et s’interrompt à mi-course. Il s’en différencie par la forme des appendices anaux supérieurs qui sont ici cylindriques et pointus alors que ceux de son cousin ont l’extrémité fourchue. Mais, attention, ce que ne montrent pas ces remarquables dessins de Fraser est que les appendices anaux supérieurs sont d’un jaune très clair, les inférieurs sont noirs.
Il est également très proche de A. divaricatus, mais ce dernier montre des appendices anaux noirs.
Il a été décrit par Selys dans sa « Troisièmes additions au synopsis des Gomphines« , Bulletin de la Classe des Sciences, Académie Royale de Belgique, sous le nom de Hemigomphus amphiclitus. Dans ce document, son abdomen est mesuré à 31 mm, ce qui lui donne une longueur totale approximative de 40 mm, avec une aile postérieure de 24.
Les naturalistes locaux utilisent 2 autres « astuces » pour séparer A. amphiclitus (Pale hunter) et prasinus : en avant du mésothorax (photo ci-dessous à gauche) on observe 2 points jaunes accolés et juste derrière, une bande jaune environ 2 fois plus large. Cette différence de taille est beaucoup plus faible pour A. prasinus. Mais ce n’est pas un critère absolu…
Austrogomphus amphiclitus mâle, Australie (FNQ), Old Herbert River Crossing, 11/12/2022
2° astuce : la ligne noire thoracique incomplète déjà évoquée est plus large, plus grossière pour A. prasinus que pour notre sujet. Encore faut-il avoir une bonne habitude de l’espèce ou avoir 2 photos à comparer (ce que je rajouterai bientôt). Ce détail est visible sur les dessins de Fraser, plus haut.
Il se plait sur les ruisseaux et rivières. La Old Herbert River est une large rivière, environ 50 m, avec ce jour un courant notoire, car il y avait eu un fort orage la veille de notre arrivée. Les rivières sont bordées d’arbres dans lesquels nous avons trouvé d’assez nombreuses espèces, dont un splendide Macromia tillyardi.
Sa distribution le limite à la côte est, de Cairn dans le Queensland à Sydney en Nouvelle-Galles-du-Sud.
IUCN Red List
Pour les femelles (mais c’est aussi valable pour les mâles), on peut s’aider de la face et je place ici, une photo commentée que m’a adressé Graham Winterflood.
Austrogomphus (1) est un composé du latin Auster signifiant Vent du sud, ici sud, comme dans austral ou… Australie – et de Gomphus qui vient, lui, d’un mot grec qui signifie cheville ou boulon, en référence à la forme de l’abdomen (de la plupart des espèces), qui ressemble à une cheville pour assembler les bateaux. Il est ainsi défini un genre de Gomphus australiens.
Amphiclitus du grec –amphi, des deux côtés, et d’un adjectif verbal signifiant faire pencher, ce qui donnerait faire pencher des deux côtés. La partie de la description originale qui s’applique le mieux concerne les segments abdominaux : « les 5-6° avec une fine arête dorsale et une lunule basale latérale ». Cependant, et on le voit très bien sur mes photos, il n’y a pas de crête et ces segments ne montrent rien de différent par rapport aux précédents. Le sujet examiné par Selys était sans doute desséché et racorni…
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.