J’avais déjà rencontré Pseudagrion microcephalum au Laos et plus tard, en Malaisie et s’il y a quelques différences minimes, ils sont heureusement très ressemblants même si ceux-ci sont à quelques milliers de km de distance.
Ils portent une marque noire sur le 2° segment, plus ou moins quadrilatère, avec les 2 angles antérieurs plus ou moins étirés antérieurement, en forme de calice ou de tête de chardon. Mais ce dessin n’appartient pas qu’à cette espèce.
En Australie, on ne peut le confondre qu’avec Pseudagrion cingillum, qui est très proche et dont on le sépare facilement par l’aspect de la ligne noire qui souligne la carène thoracique dorsale : cette ligne est constituée de 3 fines stries pour ce dernier, elle est simple et grasse pour le Blue sprite ou le Blue grass dart comme les Australiens le nomment.
Si on approche, on note la présence d’un anneau incomplet ou d’un croissant noir à la jonction des 8° et 9° segments et parfois du 9° et du 10° (absents chez P. cingillum). La coloration du 10° segment est variable, d’un « x » noir très gras, la coloration sombre peut-être quasiment absente.
Les appendices anaux supérieurs et inférieurs sont à peu près de même longueur et aussi longs que le 10° segment.
À Singapour, il est donné pour 30 à 34 mm, en Australie, il mesurerait jusqu’à 38 mm.
Il est abondant et accepte toutes sortes d’environnement, des eaux stagnantes aux ruisseaux ou rivières lentes, en plaine, mais en habitat ouvert ou en forêt, et il accepte les biotopes bouleversés ou aménagés par l’homme.
Pseudagrion microcephalum mâle, Australie (NT), Edith Falls, 20/04/22.
Leur période d’émergence était largement terminée et je n’ai rencontré qu’in seul sujet très jeune. Son identification ne pose pas de problème, car on retrouve les taches caractéristiques la jonction des derniers segments.
Pseudagrion microcephalum a une très large distribution mondiale, depuis l’inde jusqu’au Japon et à travers l’Asie tropicale jusqu’en Australie.
En Australie, il est commun du nord au sud de la côte est, et de façon beaucoup plus éparpillée dans le nord jusqu’à l’Australie-Occidentale.
Atlas of Living Australia
Les tandems sont toujours les bienvenus à observer, car ils permettent de s’assurer de l’identité des femelles que l’on rencontre isolées. Qu’ils soient posés, ou en vol si on a de la chance.
Ils m’ont justement permis de m’assurer de l’identité de la femelle ci-dessous et d’éliminer 2 autres sujets que je croyais pourtant de la même espèce.
Pseudagrion (1) du grec ancien pseudo –faux, erroné et de agrion, ceci, comme l’écrit Sélys, pour témoigner de la difficulté à séparer ce genre des Agrion ; « les Pseudagrions semblent très voisins des vrais Agrions ». Agrion, du grec Agrios– sauvage, vivant dans les champs.
Microcephalum, de 2 mots grecs signifiants –petit et –tête. Rambur dans sa description écrit : « Tête petite, peu large ; yeux proportionellement plus gros que chez la plupart des autres espèces ».
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.