Une seule et brève rencontre avec cette femelle Adversaechna brevistyla un jour où l’orage menaçait, dans le Parc Naturel des Marais d’Eubangee, très vaste zone humide bien peuplée de crocodiles. L’espèce brevistyla est seule dans son genre créé par l’entomologiste anglais John Henri Watson en 1992.
Nous avons eu la chance de le rencontrer avec sans doute une des données les plus septentrionales, car il est très peu commun au Queensland. Il est par contre fréquent en dans les régions côtières de Nouvelle-Galles-du-sud et du Victoria, et également présent tout à fait à l’ouest de l’Australie-Occidentale.
Atlas of Living Australia
Ses 2 lignes thoraciques latérales jaunes, sa fine bande ante humérale sont séparées par des zones marron, sans aucun motif coloré et sont caractéristiques de l’espèce et donc du genre… Mâles et femelles portent un « T » très marqué sur le front.
Les mâles matures Adversaeschna brevistyla ont les yeux bleus et une courte selle bleue.
Il semble accepter divers habitats, sans doute plus commun près des mares et des marais.
Adversaeschna est composé de adversus signifiant opposé sur le plan physique, pour laisser comprendre l’isolation taxonomique de ce genre au sein des autres -aeschna. Aeschna est un cas particulier dans l’étymologie des noms d’odonates. Il est ici écrit dans sa version corrigée, et on a, en Europe, l’habitude de l’écrire sans « c », la version de Fabricius (1775) qui a créé le nom de genre Aeshna.
On suppose, car il ne l’a pas précisé, que Fabricius a formé ce nom depuis un mot grec signifiant défigurer ou ternir (pourquoi, c’est une autre énigme ?) ; mais Fabricius est un puriste et on ne peut expliquer cette absence de « c » que par une erreur de transcription ou une erreur typographique.
L’absence de ce « c » n’est restée la norme que pour le genre Aeshna et tous les « composés » créés à l’époque moderne l’ont intégré.
Brevistyla du latin –brevis, court, et de –stylus, stylet, instrument pointu que les romains utilisaient pour écrire sur les tablettes de cire. Ce stylet s’applique aux appendices anaux, autrefois appelés styli et en l’occurrence aux appendices anaux de la femelle, très courts et noirs.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.