Si nous nous sommes rendus sur le site des chutes de Tjaetaba c’est en grande partie en ciblant cette espèce, rarement observée et pourtant tellement spectaculaire. A notre arrivée sur le site à 9 heures, rien ne vole ou presque, malgré la chaleur déjà présente. Et puis petit à petit les espèces se montrent, arrivant subrepticement d’on ne sait où.
D’abord Ceriagrion aeruginosum, puis Hydrobasileus brevistylus, un peu plus tard Orthetrum migratum, et vers 10 heures les rives s’animent ; Nanodiplax rubra, Nososticta moudsi et coelestina. A 11 heures, une femelle Ictinogomphus australis nous rend visite, un Diplacodes bipunctata, un mâle Rhodothemis lieftincki, enfin à 11heures 30, il apparaît.
Il n’est pas besoin d’épiloguer sur son identification, le Bicoloured skimmer est unique par son habit bleu pulvérulent et rouge. Il est facile de comprendre pourquoi il m’a fait penser à Philosina buchi ; autre famille (Philosinidae), autre continent (Vietnam – Asie), mais tellement similaire par la coloration.
Peu de détails sont disponibles sur cet odonate découvert par Tony Watson dans la région de Kimberley ; il est de taille moyenne et vit dans les eaux calmes et les rockholes, ces piscines naturelles qui se forment sur le cours des rivières ou ruisseaux dans les zones escarpées.
Il est seul de son genre et serait apparenté au Agrionoptera (ici Insignis allogenes d’Australie).
Nous ne l’avons rencontré que sur 2 sites. Sur le premier site où nous l’avons le plus longuement observé, il a disparu au bout de 15 minutes.
Notolibellula bicolor est endémique d’Australie où sa distribution le restreint au nord de l’Australie-Occidentale, du Territoire du Nord et du Queensland.
IUCN Red List
Notolibellula : noto, comme austro signifie vent du sud en grec et est utilisé pour signifier l’appartenance australienne de ce Libellulidae, par opposition aux Libellula de l’hémisphère nord.
Bicolor est évident, du latin bicolor, signifiant de 2 couleurs (1).
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
Vraiment une très belle bête et top l’article ! Merci