Splendide peut-être, Austrocnemis splendida est en tout cas très élégant avec ses très longues pattes (Splendid lonlegs en anglais) dans son habit sobre et sombre, ses reflets bronze, quelques taches de couleur sur la face, les côtés du thorax et le 9° segment. Nous ne l’avons rencontré que sur un seul site, pas très glamour, avec très peu d’individus, 2 ou 3 mâles et autant de femelles.
Probablement d’autres étaient-ils au milieu de cette triste mare, cachés par les arbres morts, sur d’autres nénuphars, mais ils sont vraiment très petits, 29 mm de longueur totale, et globalement sombres. D’ailleurs, les mesures faites par Martin dans sa description de l’espèce sont assez étonnantes puisqu’il donne 17 mm pour l’abdomen, ce qui fait 12 pour le thorax. Les proportions sont certainement fausses, le thorax ne fait pas plus d’1/3 de l’abdomen.
Austrocnemis splendida est proche morphologiquement de son cousin A. maccullochi, mais ce dernier est plus petit et ne porte pas de marque bleue.
Il est endémique d’Australie, présent dans le sud du Victoria, l’est de la Nouvelle-Galles-du-Sud et tout le long de la côte est du Queensland. – Atlas of Living Australia –
Il habite les eaux faiblement courantes, mais surtout les mares à la végétation flottante abondante et aime particulièrement les nénuphars.
Les femelles ne portent pas les décorations bleues des mâles ; elles montrent cependant des taches postoculaires vert métallique (un peu comme les mâles), et la face dorsale du S9 est de la même couleur.
Je n’ai pas réussi à identifier la proie de la femelle ci-dessous, c’est sans doute un hétéroptère, une punaise, peut-être un Gerridae.
Austrocnemis (1) est un composé du latin Auster, pour sud, comme dans austral ou… Australie et de cnemis qui vient d’un mot grec) signifiant legging, une allusion aux tibias élargis des Platycnemis, ce qui pour moi reste mystérieux quand on l’applique aux Agriocnemis, aux Argiocnemis ou aux Austrocnemis.
Splendida, du latin splendidus qui signifie brillant, resplendissant, sans doute pour la coloration métallisée.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.