Parler de prédation ici est sans doute un peu abusif, car le terme évoque un tant soit peu de férocité, et en tout cas une action de capture : rien de tel dans notre cas, on ne peut accuser la Drosera rotundifolia d’aucun méfait, elle n’a pas bougé, enfin si peu…
Sur les tremblants de la tourbière du lac de Bellefontaine cette très jeune femelle Sympetrum vulgatum est venu se poser, erreur de pilotage, sur ces droséras.
Les libellules ne sont pas attirées comme les autres insectes par ce qui ressemble à une goutte de nectar ou de rosée, et qui est en fait un mucilage adhésif à l’extrémité des tentacules. Mais comme on le voit une erreur de support peut arriver ; dans ce cas par ses propres mouvements la libellule va aggraver son sort en se débattant et se coller à d’autres tentacules qui vont très lentement se replier, tout comme la feuille qui les porte, pour diriger la proie vers les glandes digestives…
Je ne suis pas resté pour assister à la digestion, elle peut prendre plusieurs semaines…