Cette émergence complète de Pyrrhosoma nymphula s’est déroulée sur mon petit bassin, à Beaupréau (F-49), le 12 avril 2011, entre 11 h 05 et 11 h 56 ; soit environ 50 minutes, ce qui est nettement plus long que celle montrée à la page précédente, 15 minutes. Je ne me souviens plus des conditions météos, mais il est vraisemblable que dans ce deuxième cas la température était plus basse.
Ma petite mare est un biotope presque parfait pour cette espèce que j’y observe depuis presque vingt ans ; elle est bien végétalisée, ensoleillée 5 à 8 heures par jour, selon la saison, avec des arbustes puis de grands cèdres à proximité immédiate. Plusieurs types de plantes font de bons supports d’émergence. En raison de sa faible profondeur (80 cm au plus profond) et de son faible ensoleillement les émergences ne sont jamais précoces par rapport à celles constatées en Anjou (à ce sujet il faut lire Gribbin, Simon & Thompson, David, (1991) (1)).
La seule ombre au tableau pour les odonates est la présence de carpes koï, mais en 2011, elles étaient encore petites et permettaient la survie d’un nombre appréciable de larves d’odonates, venus pondre au hasard de leurs errances. On voit passer ces carpes sous forme de tache blanches, orange, jaunes ou rouges.
Le diaporama est constitué de 29 photos que l’on fait défiler avec les flèches, lentement ou plus vite, donnant l’illusion d’un film accéléré.
Les fils blancs que l’on aperçoit par instants entre l’enveloppe larvaire et cette femelle Pyrrhosoma nymphula sont les trachées aériennes, c’est-à-dire des conduites véhiculant l’air depuis les orifices externes de la larve vers l’imago, connectés des spiracles (ou stigmates) de la cuticule à ceux du futur imago.
La photo ci-dessous montre cette même femelle à 12 h 18. L’émergence ayant le plus souvent lieu à l’abri, c’est à dire au sein de la végétation, au coeur des touffes de joncs ou ici de Populage des marais (Caltha Palustris), le jeune imago va monter le long de ltige pour trouver un espace plus large pour développer ses ailes et surtout pouvoir s’envoler.

Quatorze ans plus tard, les carpes sont toujours là, un peu plus nombreuses, mais surtout beaucoup plus grosses, et je n’assiste plus qu’à des émergences de zygoptères ; une ou deux centaines de Pyrrhosoma nymphula et quelques dizaines d’Ischnura elegans.
De temps en temps des anisoptères viennent survoler ma petite pièce d’eau, certains se posent, mais comme l’eau est bien claire et laisse voir les carpes, tous finissent certainement par lui jeter un regard dédaigneux et repartent trouver des lieux de reproduction plus accueillants pour leurs futurs rejetons.
Émergence complète de Pyrrhosoma nymphula femelle, Beaupréau (F-49), 12/04/2011.
1- Gribbin, Simon & Thompson, David. (1991). Emergence of the damselfly Pyrrhosoma nymphula (Sulzer) (Zygoptera: Coenagrionidae) from two adjacent ponds in northern England. Hydrobiologia. 209. 123-131.