Calicnemia imitans (Platycnemididae) est étonnant parmi ses pairs qui sont pour la plupart rouges et noirs. Seuls, semble-t-il, C. pulverulans et sudhaae présentent le même aspect, noir avec des parties claires couvertes d’une pruine bleutée (1).
Il mesure 29 à 30.5 mm, à peu près comme C. sudhaae alors que C. pulverulans atteint 32 à 34 mm. Mais ces derniers trouvent leur aire de distribution plus au nord et à l’ouest et ne sont pas présents en Thaïlande. Il n’y a donc pas de risque de confusion avec les trois autres espèces présent en Thaïlande qui sont C. miles, C. chaseni, que nous n’avons pas observé et le magnifique C. erythromelas (ici au Vietnam).
C’est une espèce qui affectionne les ruisseaux en forêt et nous l’avons observé deux fois à proximité immédiate de petites cascades, posés presque les pieds dans l’eau ruisselante, comme ci-dessus à droite.
Les femelles et les jeunes mâles sont jaunes et noirs, les bandes bleutées dissimulant progressivement les zones jaunes pour les mâles matures.
Calicnemia imitans se rencontre au Vietnam, au Laos, en Thaïlande, au Myanmar, dans certains états de l’est de l’inde et au Bangladesh (2).
Calicnemia est un genre d’abord créé par Selys sous le nom de Calicnemis dans sa Révision du Synopsis des Agrionines (3) où il explique, que considéré d’abord comme un sous-genre des Platycnemis, il a décidé d’en faire un genre à part entière (le genre étant préoccupé par un Coléoptère, Strand, 1928, l’a féminisé et appelé Calicnemia). Malheureusement, il n’explique pas son cheminement pour le nommer. Calicnemia est composé de Cali qui est pour moi une énigme. Et de knemis, qui signifie ici jambe ou patte. La seule référence aux pattes que fait Selys dans les caractéristiques du genre est : « Tibias non dilatés (comme tous les autres genres [en « cnemis »], excepté Platycnemis), ce qui n’est donc en rien spécifique à ce genre. Cali signifie tasse ou nid, voire hutte… à moins qu’il ne s’agisse plutôt du préfixe –cal, signifiant tout simplement beau (comme pour les belles ailes de nos Calopteryx !) . Il faudrait supposer que Selys ait été en mal de qualificatif pour trouver belles les pattes de ce nouveau genre !
Imitans, du latin imitans, signifie qui a imité, certainement en raison de sa ressemblance avec Calicnemia pulverulans (Selys, 1886).
1- Babu & Nandy, 2009 – A comparative study of three closely related Calicnemia species Selys – C. pulverulans Selys,, C. imitans Lieftinck and C. sudhaae mitra (Odonata : Zygoptera : Platycnemididae). Rec. zool. Surv. India: 109(Part-3) : 79-84, 2009.
2- Kawsar Khan, 2017 – Odonata diversity of the eastern region of Bangladesh with four new addition to the
3 Bangladeshi dragonfly fauna.
3- Selys, 1886 – Révision du Synopsis des Agrionines. Première partie comprenant les légions Pseudostigma – Podagrion – Platycemis et Protonevra (Mémoires de l’Académie royale de Belgique. P. 130.