Aethriamanta aethra (1) fait partie d’un genre qui contient sept espèces dont trois sont présentes en Thaïlande. A. brevipennis est facile à écarter, car rouge, A. gracilis est plus proche, mais beaucoup plus clair, couvert à maturité d’une pruine blanchâtre et non bleue.
La répartition de ce petit genre est étonnante avec une espèce en Afrique, 3 en Asie et 3 en Océanie. Ce Blue adjutant était le dernier qu’il me restait à découvrir.
Il peut éventuellement être confondu avec Brachydiplax chalybea, plus grand avec la face claire et dont les flancs du thorax sont marron sans marques noires et dont les marques basales alaires sont plus claires et plus petites.
Nous n’avons observé que des mâles qui ont toujours été difficiles à approcher. Les femelles sont d’ailleurs rarement vues en dehors des actions de ponte, car elles vivent à distance de l’eau, évitant ainsi d’être harassé par les mâles.
Le mâle mesure 27 à 30 mm.
Ils habitent les mares et marais forestiers aux berges végétalisées pourvues d’une abondante végétation flottante.
Aethriamanta aethra est présent au Vietnam, au Cambodge et en Thaïlande et sans doute au Myanmar et au Laos, en Malaisie et Singapour, à Java et Sumatra.
IUCN Red List
Étymologie
L’origine du nom de genre Aethriamanta (2) fait l’objet de supposition ; Kirby l’aurait créé à partir d’un mot grec signifiant ciel lumineux auquel il aurait rajouté le mot latin amans pour aimant, le nom de genre signifiant alors « qui aime le ciel lumineux » ce qui est… évident.
Mais mes recherches permettent d’autres suppositions… Aethria (du grec ancien « αἰθρία » – aithría) signifie bien « ciel clair » ou « espace dégagé », faisant référence à l’habitat souvent ensoleillé et dégagé de ces insectes mais manta, du grec mantos, signifie manteau ce qui ferait de notre Aethriamanta un insecte habillé de ciel (bleu) ; n’est-ce pas aussi poétique ?
Selys avait appelé cet insecte Tethriamanta aethra, mais cela n’avance guère, je n’ai pas eu plus de chance pour trouver l’origine de ce nom de genre abandonné.
Aethra signifie ciel lumineux en grec, mais Aethra est aussi, dans la mythologie grecque, la mère d’Hélios, le soleil. Et Ris, écrit dans ses « Libellulinen » que pour quelques nouveaux noms, il a suivi l’exemple de Drury en les choisissant parmi les femmes de l’Ancien Monde (3).
1- Ris, F. (Friedrich), 1912 – Über Odonaten von Java und Krakatau gesammelt von Edward Jacobson, Tijdschrift voor entomologie, Volume: 55, p. 157-183.
2- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
3- Heinrich Fliedner, 2021 – The scientific names of Ris’ odonate taxa – Journal of the International Dragonfly Fund