C’est en quittant la Mae Ya River, en dessous de ses chutes, que nous avons rencontré ce très jeune Burmagomphus divaricatus. C’est un des sept Burmagomphus de Thaïlande et malheureusement, le seul que nous ayons observé.
On les identifie par la forme de leurs appendices anaux, mais ils portent également un motif particulier sur le thorax que Williamson qui a créé le genre en 1907 décrit ainsi : « In the thoracic pattern, Burmagomphus is unique among
Gomphinae, so far as known to me, in having the dorsal stripes united below on either side with the antehumeral stripes, the upper [colored ] end of the reduced antehumerals represented by a rounded spot – Pour son motif thoracique Burmagomphus est unique parmi les Gomphinae, autant que je sache, ayant les bandes dorsales unies en dessous de chaque côté avec les bandes antéhumérales, l’extrémité supérieure [colorée] des bandes antéhumérales réduites représentée par une tache arrondie ».
C’est près du pont que l’on devine au fond la photo, posé assez haut sur la végétation de la berge, que nous l’avons découvert, alors qu’il commençait à pleuvoir. Ce sont bien sûr des espèces qui vivent en rivière.
Malgré ce détail de motif thoracique qui ne permet que d’accéder prudemment au genre et que l’on retrouve par exemple sur ce B. vermicularis au Vietnam, il faut vérifier la conformité des appendices anaux. Voici le dessin de Lieftinck, 1963 (1) que l’on peut comparer avec un très fort agrandissement du seul angle de photo que j’ai pu réaliser :
Je suis très surpris de la petite taille que lui donne Lieftinck, 27 mm pour l’abdomen, ce qui fait environ 37 mm pour l’insecte au total.
Selon l’IUCN, l’espèce se rencontre en Chine du Sud (Yunnan) au Vietnam, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge, en Malaisie péninsulaire et à Singapour.
Burmagomphus est formé de Burma, pour Birmanie souvent appelé Myanmar et de gomphus qui vient d’un mot grec qui signifie cheville ou boulon, en référence à la forme de l’abdomen (de la plupart des espèces), qui ressemble à une cheville pour assembler les bateaux. En effet, l’espèce type, qui a servi à la description du genre créé par Lieftinck, est Gomphus vermicularis, décrite par Martin, grâce à un individu qu’on lui avait adressé de Birmanie.
Divaricatus, du latin divarico, étaler, qui a donné en français le mot divariqué, qui signifie fourchu, écarté, et se rapporte bien évidemment aux appendices anaux spectaculairement divergents.
1- Lieftinck, 1963 – Some Gomphidae and their larvae, chiefly from the Malay peninsula (Odonata), Zoologische Verhandelingen 69 ( I964) p. 26.
2- Williamson, E.B. (1907 [1908]) The dragonflies (Odonata) of Burma and Lower Siam – II. Subfamilies Cordulegasterinae,Chlorogomphinae, and Gomphinae. Proceedings of the United States National Museum, 33, 267–317.