Thaïlande – Heliogomphus selysi (Fraser, 1925)

Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024
Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024

C’est en aval des chutes de la rivière Mae Klang, en suivant les berges, que nous avons rencontré 2 ou 3 Heliogomphus selysi. Il appartient à un genre décrit par Laidlaw et compte actuellement 21 espèces, mais une seule actuellement décrite en Thaïlande, bien que deux Heliogomphus sp. soient mentionnés, l’un au sud, dans la province de Trat et l’autre de celle de Chiang Mai, du parc National Do Inthanon (communication de Noppadon Makbun).
L’identification ne pose donc pas de problèmes… à partir du moment où l’on sait que c’est un Heliogomphus, en remarquant les cerques (ex-cercoïdes) caractéristiques en forme de lyre.
Mais l’examen des appendices anaux permis par la patience de ces sujets ne laisse pas de doute.

Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024
Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024

Les motifs thoraciques sont très proches de ceux des Heliogomphus observés au Vietnam, il y a quelques années, H. scorpio et H. bidentatus.

Il mesure, selon Fraser, 32 à 35 mm pour l’abdomen, soit une taille totale d’environ 57 mm.
Il habite les rivières de montagne et sa larve se développe dans leurs endroits calmes (pools) sur la litière. Il est considéré comme rare.
Sa distribution le limite à la Thaïlande, à l’est de l’Inde (Meghalaya) et au Myanmar. IUCN Red List.

Heliogomphus (2) (Laidlaw, 1922), du grec helios pour soleil, et de Gomphus, qui vient, aussi, d’un mot grec qui signifie cheville ou boulon, en référence à la forme dilatée de l’abdomen à l’apex (de la plupart des espèces), qui ressemble à une cheville pour assembler les bateaux. Laidlaw n’explique pas la référence au soleil ou à la lumière, et l’attirance de cette espèce pour les zones ensoleillées de forêt n’est certainement pas exceptionnelle.
Selysi est bien sûr un hommage au baron Edmond Sélys de Longchamps, homme d’État et entomologiste Belge, grand spécialiste des odonates, à qui l’on doit une immense collection et le plus grand nombre de descriptions de l’histoire de nos libellules. L’espèce qui sert de référence au genre Heliogomphus (génotype), H. nietneri, avait été précédemment décrite par Selys sous le nom de Leptogomphus nietneri.

Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024
Heliogomphus selysi mâle, Thaïlande, Mae Klang Waterfall, 02/06/2024

1- Fraser, F.C. (1925) – Indian dragonflies. Part XXII., Journal Bombay Natural History Society, 30 (4), 846–857 (merci à Noppadon Makbun pour m’avoir fourni ce document).
2- Laidlaw, 1922 – A list of the Dragonflies Recorded from the Indian Empire with special Reference to the Collection of the Indian Museum. V. The Subfamily Gomphinae, p. 378

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