Pérou – Phyllocycla medusa (Belle, 1988)

Il est très difficile de trouver de bonnes photos de Phyllocycla medusa (Gomphidae). La seule correcte et facilement accessible est celle de Tim Faasen sur Inaturalist. Celles de notre équipe ne sont pas brillantes, toutes en vol.

C’est un genre qui contient de nombreuses espèces, rarement rencontrées, dont les femelles sont souvent inconnues. Celle-ci a été décrite par Jean Belle (1), qui insiste sur le fait que ces odonates habitant les rivières de forêts denses sont très difficiles à repérer, seulement vus en vol et difficiles à collecter. Les femelles qui ne sont observées que lors des pontes sont très rares en collection et très difficiles à séparer.
Il y a donc une forte probabilité pour que des nouveaux membres du genre soient découverts.

Phyllocycla medusa mâle, Pérou, Tamshiyacu-Tahuayo Reserve, rio Tahuayo, 15/08/2024
Phyllocycla medusa mâle, Pérou, Tamshiyacu-Tahuayo Reserve, rio Tahuayo, 15/08/2024

Nous ne l’avons aperçu qu’une seule fois, en vol, au-dessus de la rivière Tahuayo, alors que nous étions en pirogue. Le genre est identifiable avec les derniers segments abdominaux très allongés, portant une foliation sur le huitième. Pour l’espèce… disons qu’elle correspond parfaitement à la photo déjà citée, pour ce que l’on peut en voir sur la mienne. C’était aussi, lors de notre prospection, la seule espèce du genre connue dans cette réserve (nous en avons trouvé une seconde).
Il mesure 57 mm pour une aile postérieure de 31.5 mm.

Ce qui nous a marqué quand nous l’avons observé en vol, c’est la teinte brun-rouge des derniers segments.
Ci-dessous le Rio Tahuayo quelques minutes avant cette observation.

Tahuayo River, Pérou, Tamshiyacu-Tahuayo Reserve, 15/08/2023
Tahuayo River, Pérou, Tamshiyacu-Tahuayo Reserve, 15/08/2023

Bien qu’il soit très rarement vu, sa distribution serait extrêmement étendue ; la réserve de Tamshiyacu-Tahuayo au Pérou constitue actuellement sa limite est de répartition qui s’étendrait à travers l’Amazonie jusqu’à l’état de Bahia au Brésil, à l’est. Entre les deux les observations sont extrêmement rares.
IUCN Red List

Il est à noter que depuis la publication du synopsis de Belle, il n’a été décrit qu’une seule espèce, par le même Belle, portant à 31 le nombre d’espèces du genre.
J’ai reproduit ci-dessous ses dessins relatifs à Phyllocycla medusa.

Phyllocycla medusa, dessins de Jean Belle (1)

Étymologie
Phyllocycla (2) ; du grec phyllo, pour feuille et kyklos, pour cercle ou rond, en rapport avec la forme arrondie de l’expansion foliacée du huitième segment. Mais ce nom de genre dû à Calvert est une anagramme du genre créé par Sélys (3) sous le nom de Cyclophylla et qui était déjà occupé.
Medusa ; n’ayant pas été changé en pierre en l’observant, je n’ai pas d’explication pour le choix de ce nom mythologique, qui fait référence à Méduse, une Gorgone à chevelure de serpent, si ce n’est que suivre l’usage des descripteurs anciens qui puisaient dans l’histoire et la mythologie.

1- Belle J., A synopsis of the species of Phyllocycla Calvert with descriptions of four new taxa and a key to the genera of Neotropical Gomphidae (Odonata, Gomphidae), Tijdschrift Voor Entomologie, in 1988, in volume 131, pages 73-102
2- Heinrich Fliedner, Ian Endersby, The Scientific Names of North American Dragonflies, Busybird Publishing, 2019
3- Selys, 1854, Synopsis des Gomphines. Bulletins de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, p 76.

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