Phoenicagrion flammeum a été décrit par Selys sous le nom de Leptagrion flammeum. Williamson (1917) l’a placé dans le genre Aeolagrion, puis Natalia von Ellenrieder (1) a créé le genre Phoenicagrion pour cette espèce et une qu’elle a décrit à cette occasion, Phoenicagrion paulsoni.
Ces Phoenicagrion ont pour caractéristique parmi les Coenagrionidae de ne pas porter de coloration noire sur le thorax (ligne noire sur les sutures, coloration noire sur l’arrière de la tête ou le pronotum), d’avoir une bande antéhumérale bleue et une tache oblique de la même couleur.
Dans la zone que nous avons prospectée, au moins un autre Phoenicagrion est connu, P. trilobum ; on peut cependant facilement séparer les deux espèces par la couleur de leurs yeux, ceux de P. trilobum étant spectaculairement striés horizontalement de trois couleurs.
Selys nous dit que l’abdomen de la femelle mesure 33 mm, ce qui donne une taille totale d’environ 40 mm.
Nous n’avons rencontré qu’une seule femelle, assez brièvement et en hauteur, dans une zone toute proche des bâtiments de l’Amazon Research Center, dans une zone mêlant ombre et lumière.
Contrairement à P. trilobum qui n’est connu que de la réserve de Tamshiyacu-Tahuayo, cette espèce est largement répandue en Amérique du Sud : Colombie, Venezuela, Pérou, Guyana et Brésil.
IUCN Red List
Étymologie
Phoenicagrion (1) ; Natalia von Ellenrieder explique qu’elle a créé le genre à partir du du grec phoinicos qui signifie rouge et de agrion, un nom neutre translittéré du grec agrios – utilisé pour de nombreux noms de Coenagrionidae signifiant « ce qui est vivant dans les champs, à l’état sauvage ». Elle souligne que c’est aussi une « Allégorie au mythologique Phoenix, oiseau rouge doré, toujours unique et renaissant de ses cendres, se référant aux couleurs singulières rouges et orange de P. flammeum et P. paulsoni, et à P. flammeum, « renaissant » périodiquement dans des genres différents.
Flammeum, du latin flammeus, qui signifie – de flamme, brillant. Selys ne donne pas d’explication lorsqu’il décrit un « semi-adulte ». Il insiste sur la coloration rousse, « roussâtre clair varié de bronzé », « prothorax roux », « thorax roux », « abdomen… roux jaunâtre » et c’est sans doute cette couleur qui lui fait penser à la couleur d’une flamme. Noter que les mâles sont de couleur beaucoup plus vive que la femelle que j’ai photographiée.
-1 von Ellenrieder, N. (2008). Phoenicagrion gen. nov. for Leptagrion flammeum, with description of a new species, P. paulsoni, from Peru (Odonata: Coenagrionidae). International Journal of Odonatology, 11, 81–93
2- Selys-Longchamps, E. de, 1876. Synopsis des Agrionines. 5e légion : Agrion (suite). Le genre Agrion. Bulletin de I’Académie Royale de Belgique 41: 247-322.