J’avais déjà rencontré Gynacantha membranalis au Panama où l’on trouvera d’autres photos. Malheureusement cette fois, ce mâle se trouvait bien en hauteur, dans l’ombre de la forêt, impossible de l’approcher, ni d’avoir une vue de profil.
Et c’est très dommage, car il est tout à fait spectaculaire avec les couleurs vives, bleues et vertes contrastant avec la tache basale alaire très sombre. Noter la finesse de la nervation et celle des premiers segments abdominaux.
Selon Dennis Paulson et William Haber (1) il atteint 80 mm avec une aile postérieure de 55 mm et la tache alaire basale lui donne le nom anglais de Dark-saddled Darner.
En journée, il reste pendant à un rameau ou à une feuille, en forêt, parfois assez bas. Il n’est vraiment actif que l’après-midi jusqu’à la tombée de la nuit où on peut le voir se nourrir en groupe. On peut trouver ses larves dans les phytotelmes (trous d’eau dans les arbres), mais également dans les mares forestières peu profondes, qui se remplissent à la saison des pluies.
On le rencontre de l’extrême sud du Nicaragua à la Bolivie, le long de l’ouest de l’Amérique du Sud, et au nord du continent jusqu’en Guyane Française.
IUCN Red List
Gynacantha est formé de 2 mots grecs signifiant « femelle ou femme » et « épine » soulignant l’épine que l’on observe sous le 10° segment abdominal des femelles des espèces de ce genre.
Membranalis, sans doute du latin membrana pour membrane et alis, un suffixe qui marque l’appartenance, la dépendance. Je n’ai pas eu la possibilité de lire la description de Karsch, mais je suppose qu’il se réfère ainsi à la coloration de la partie basale de la membrane alaire, spécifique de l’espèce.
1- Dragonflies and Damselflies of Costa Rica, Dennis Paulson & William Haber, Cornwell University Press, 2021