Triacanthagyna septima est facile à identifier ; c’est le (ici la…) seul Triacanthagyna à posséder des pattes claires et un thorax dont les sutures ne sont pas soulignées de noir. Cette femelle n’a pas été capturée, elle est venue se poser sur le piège lumineux destiné à attirer les papillons de nuit (moth) que Phil Benstead avait disposé sur une coursive surélevée du lodge de Tahuayo ; donc à peine à quelques dizaines de mètres de la forêt et à même distance de la rivière Tahuayo. Si j’ai fait quelques photos de la face de cette femelle, je regrette de ne pas m’être attardé sur les appendices anaux et l’ovipositeur, uniques et spécifiques du genre.
Dire que ce piège attirait des insectes est un euphémisme, plusieurs centaines le tapissaient tous les soirs !
Après l’avoir délicatement déposé de son support, elle a été placée sur un pilier de soutien de cette coursive surélevé, qui permet de ne pas être inondé à la saison des pluies (d’où l’aspect vernis).
Nous avions déjà rencontré une femelle au Panama en 2012, je ne me souviens plus de la raison qui fait que je n’en ai pas de photo : celle de Netta Smith est pourtant sur mes pages consacrées aux Odonates du Panama.
Le mâle mesure de 58 à 66 mm, pour une aile postérieure de 34 à 43 mm (1).
Triacanthagyna septima femelle, Pérou, Tahuayo Lodge, 13/08/2023
Comme tous les Triacanthagyna, c’est une espèce crépusculaire qui passe la journée pendant à une branche, une feuille ou un rameau en forêt sombre et devient active à la tombée de la nuit, pour se nourrir en limite de zones ouvertes.
Sa distribution s’étend du sud de la Floride et du Texas au Brésil et à la Bolivie, incluant les Caraïbes et Cuba, d’où l’espèce a été décrite par Sélys (2). On la rencontre également en Guyane Française.
IUCN Red List
Étymologie
Triacanthagyna est composé du grec Tri , pour –trois, acantha pour –épine et gyna pour –femme. En effet, les femelles de ce genre portent 3 épines sous les derniers segments abdominaux. Selys qui a créé le genre en 1883 écrit : “♀. Le 10ᵉ segment prolongé en dessous en une plaque procombante armée de trois pointes aiguës assez longues, égales, dont les deux latérales un peu écartées.”
Septima ; septimus en latin signifie –septième, mais rien dans la description de Sélys ne permet d’évoquer cette étymologie ; Selys l’appelle d’ailleurs Gynacantha septime, et peut-être souhaite-t-il rendre hommage à une connaissance qui porte le prénom Septime…
1- Dragonflies and Damselflies of Costa Rica, Dennis Paulson & William Haber, Cornwell University Press, 2021
2- Selys Longchamps, E. de, 1857. Odonates de Cuba. In: Sagra, R. de la (ed.) “Histoire physique, politique et naturelle de l’Ile de Cuba”, 8: 336-472.