Pérou – Triacanthagyna ditzleri (?) (Williamson, 1923)

Triacanthagyna ditzleri mâle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023

Nous aurions rencontré Triacanthagyna ditzleri à 3 reprises, mâle et femelle à quelques heures d’intervalle le 16 août puis, à nouveau, une femelle, le 19 août. Enfin, je suppose que c’est bien cette espèce et je suis obligé de suivre Tim Faasen qui n’a pas, à ma connaissance, observé d’autre Triacanthagyna dans ses prospections répétées sur la zone. En effet, 3 espèces, T. carribea, T. satyrus et Triacanthagyna ditzleri pourraient être présentes dans cette zone et sont à peu près indiscernables sur photo, même avec de très bons clichés des appendices anaux…

Triacanthagyna ditzleri mâle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023

Triacanthagyna ditzleri montre habituellement deux rangées de cellules (1) (2) à la partie antérieure de la boucle anale (anal loop) qui comporte « normalement » cinq cellules. Ce mâle montre trois rangées de cellules et neuf cellules dans la boucle anale…
Mais Ellenrieder et Garisson (3) ne mentionnent même pas ces caractères de nervation (souvent variables) dans leur clé qui repose sur les hamules, le lobe génital ou l’orientation d’une éventuelle épine sur les cerques…

Triacanthagyna ditzleri mâle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023

Triacanthagyna ditzleri mâle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023

Ce sont des habitants des forêts humides qui montrent une activité essentiellement crépusculaire avec un vol particulièrement erratique. Ils ont des yeux énormes adaptés aux environnements à faible luminosité avec des ommatidies particulièrement développées. Le reste du temps, ils perchent verticalement, assez bas.
Les mâles mesurent environ 59 mm, ce qui en fait un des plus petits Triacanthagyna.
Les femelles pondent dans des mares ou marais desséchés, qui se rempliront à la saison humide.

Les femelles présentent des motifs thoraciques et abdominaux similaires à ceux des mâles et sont aussi spectaculaires.
Elles montrent en principe de longs appendices anaux supérieurs, aussi longs que les trois derniers segments, qui sont ici certainement cassés, comme cela est apparemment fréquent.

Triacanthagyna ditzleri femelle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023
Triacanthagyna ditzleri femelle, Pérou, ARC (Chino), 16/08/2023

Ces femelles ont également 3 cellules dans la première rangée de la boucle anale qui compte 9 cellules à gauche, 10 à droite. Ce nombre total de cellules semble très variable puisque j’ai trouvé un sujet de Guyane française avec effectivement deux rangées de cellules à la partie antérieure, mais tout de même neuf cellules au total.

La répartition de l’espèce s’étend du sud du Mexique au Brésil et à la Bolivie, et jusqu’à la Guyane Française à l’est.
IUCN Red List

Étymologie
Triacanthagyna est composé du grec Tri , pour –trois, acantha pour –épine et gyna pour –femme. En effet, les femelles de ce genre portent 3 épines sous les derniers segments abdominaux, comme le montre le dessin ci-dessous. Selys qui a créé le genre en 1883 écrit : “♀. Le 10ᵉ segment prolongé en dessous en une plaque procombante armée de trois pointes aiguës assez longues, égales, dont les deux latérales un peu écartées.”

Triacanthagyna obscuripennis , spines, (4)
Triacanthagyna obscuripennis , exemple d’épines, (4)

ditzleri ; Williamson (2) écrit : « Named for William Howard Ditzler, who, as a member of the University of Michigan Venezuelan Expedition collected, among many other dragonflies, the type of this handsome species. » – « Nommé d’après William Howard Ditzler, qui, en tant que membre de l’expédition vénézuélienne de l’Université du Michigan, a collecté cette belle espèce parmi de nombreuses autres libellules. »

1- Dragonflies and Damselflies of Costa Rica, Dennis Paulson & William Haber, Cornwell University Press, 2021
2- Williamson, E.B., 1923. Notes on American species of Triacanthagyna and Gynacantha. Miscellaneus Publications of the Museum of Zoology, University of Michigan, 9: 1-80.
3- Natalia von Ellenrieder & Rosser W. Garrison, Synopsis of the genus Triacanthagyna (Odonata: Aeshnidae), International Journal of Odonatology 6 (2): 147-184, 2003.
4- Dragonfly Genera of the New World, An illustrated and annotated key to the Anisoptera, Rosser W. Garrison, Natalia von Ellenrieder, and Jerry A. Louton, The Johns Hopkins University Press, 2006

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