Les données concernant Epophthalmia frontalis, Macromiidae, sont sans doute sous-estimées, car il n’est pas forcément facile à identifier. Il ne se pose pas et passe rapidement le long des berges, à la recherche de femelle.
Pour le photographier, il faut des berges dégagées, où l’on peut le voir arriver d’assez loin pour se préparer. Nous avons passé un bon moment à le mitrailler sur les berges du réservoir de l’université de Chiang Mai, sans véritable succès pour moi ; en ce qui concerne les photos en vol, j’ai bien du mal à me faire au viseur numérique de mon EOS R7 et au temps de latence entre l’appui sur le déclencheur et la prise de la photo.
Une autre espèce de ce genre, E. vittigera, beaucoup plus rare, est aussi présente en Thaïlande. On identifie Epophthalmia frontalis par la présence d’une paire de points jaunes placés latéralement sur la face.
Il mesure environ 78 mm, avec un abdomen de 50 à 54 mm et une aile postérieure de 43 à 46 mm.
On le rencontre sur les mares, les étangs, mais je pense l’avoir également observé sur un canal près de rizières.
L’espèce est présente de l’est de l’Inde et du Népal à la Thaïlande et au Laos et sans doute aussi au Myanmar.
IUCN Red List
Epophthalmia, des mots grec epi pour –sur et phthalm signifiant –oeil. Burmeister a créé le genre dans le second volume de son « Handbuch der Entomologie », 1839, pour y inclure non seulement notre actuel Epophthalmia mais aussi les espèces des futurs genres Didymops, Synthemis, Tetragoneuria, Somatochlora, Cordulia et Syncordulia. Il écrit : « Le seul caractère distinctif certain de ce groupe, qui diffère à certains égards des libellules réelles et est également commun aux deux sexes, réside dans la formation des yeux, à savoir dans le fait que chaque œil réticulé émet une petite projection [ici sur un Somatochlora metallica] sur son bord arrière devant les tempes, qui s’étend jusqu’à la joue, y pénètre, et est évidemment l’indice d’un deuxième œil. » La fin de la phrase (« …und offenbar die Andeutung eines 2ten Auges ist. » ) est vraiment curieuse et m’a fait douter de ma traduction avant que je ne la fasse vérifier par mon ami Günther Fuchs
Frontalis, du néo-latin frons avec le suffixe alis, « relatif au front« . J’ai déjà mentionné le caractère distinctif des taches jaunes du front et Selys écrit : « … et quatres taches basales ovales formant une série transverse au front, savoir: une à chaque côté de l’échancrure [médiane] et une latérale entre celle-ci et les yeux se dessinant sur le front, qui est noirâtre acier. »
1- Dr Syoziro Asahina, A List of the Odonata recorded from Thailand – Part XVIII. Corduliidae 2 – Kontyû, Tokyo, 55(4) : 699-720, December 25, 1987.