J’avais déjà rencontré Argia indicatrix (Coenagrionidae) au Panama et au Costa Rica. Il fait partie des 28 Argia que l’on est susceptible de rencontrer au Pérou, mais heureusement, notre zone de prospection en contenait beaucoup moins.
Notre aire d’exploration était aussi moins riche pour cette espèce que nous n’avons rencontrée qu’à deux reprises, sans voir de femelle ; elles sont présentées sur les pages consacrées à l’espèce en Amérique Centrale.
De toute façon, ce n’est pas un des plus difficiles à identifier ; les ailes sont ambrées, le thorax porte plusieurs bandes longitudinales dans différentes teintes de bleu, souvent trois (quand la photo est bien exposée !), l’abdomen est sombre à l’exception du premier et deuxième segment et du neuvième.
C’est un des petits Argia avec seulement 29 mm (environ) de longueur totale (plus petit que notre Ischnura elegans).
Si nous l’avons rencontré en forêt sur un ruisseau, il accepte aussi les zones marécageuses et même des mares en milieu plus ouvert.
C’est une des rares espèces que nous avons rencontrée à la fois en zone inondée/inondable et sur la Terra Firme.
On le rencontre du sud du Mexique, au nord de la Bolivie et au nord-ouest du Brésil
IUCN Red List
Étymologie
Dans la mythologie grecque, Argia (Rambur, 1842) (1) est le nom de plusieurs personnages féminins ; il ne faut pourtant pas chercher de lien, et il semble plutôt que Rambur ait choisi un nom de genre aussi près que possible de Agrion, dont la nervation, dit-il, est similaire : « par le ptérostigma et les deux nervules du premier espace costal, ils se rapprochent des Agrion”.
L’étymologie de indicatrix est donnée par Calvert (1) : « The specific name indicatrix is suggested by a resemblance of the superior appendage in oblique view (fig. 39s) to a hand with the index-finger extended. (le nom d’espèce indicatrix est suggéré par une ressemblance, en vue oblique, entre l’appendice anal supérieur et une main avec l’index pointé).
Encore une fois, si j’ai trouvé le document de Calvert (1), c’est qu’il est cité par Rosser W. Garrison & Natalia Von Ellenrieder, dans Damselflies of the genus Argia (Odonata: Coenagrionidae) from Ecuador with descriptions of five new species, Zootaxa 4470 (1): 001–069. Ces auteurs citent toujours leurs multiples sources d’information, c’est un exemple remarquable et lorsque je cherche un document pour trouver le descripteur d’une espèce, je cherche toujours dans leurs références ! Pour le Nouveau Monde, bien sûr.
Sinon, la bibliographie, quand on n’appartient pas à une Université ou un centre de recherche référencé et subventionné, est très longue, difficile, souvent impossible ou coûteuse…
Celui-ci s’est posé sur le chapeau de mon ami Chris.
Cette situation pourrait faire croire qu’ils étaient nombreux et peu farouches.
Ce n’était malheureusement pas le cas, et d’autres animaux (Anolis trachyderma) appréciaient ce support.
1- Calvert, P.P. (1902) Odonata. In: Godman, F.D. & Salvin, O. (Eds.), Biologia Centrali Americana—Insecta Neuroptera. R.H., Porter & Dulau Co., London, pp. 73–128.