Aeolagrion dorsale est un élégant Coenagrionidae, bien typique, décrit à l’origine comme Agrion dorsale par Burmeister en 1839 ; il s’est aussi appelé Hylaeagrion argenteolineatum avec Förtser en 1906 avant d’être synonymisé par Garrisson et al. en 2003. et ainsi retrouver le genre créé par Williamson en 1917.
Dans « Aeolagrion philipi sp. nov. from Bolivia, and a review of the genus Aeolagrion (Odonata: Coenagrionidae) » (1), on lit qu’il mesure entre 32 et 37.5 mm.
La clé qui figure dans le document déjà cité (1) fait appel aux appendices anaux pour séparer les quatre Aeolagrion actuellement connus. Je ne ferai pas voir les photos que j’ai faites des profils de ces appendices anaux, elles sont trop éloignées, et même si elles confirment l’identification, on peut, dans la zone où nous étions, différencier les deux espèces que nous avons rencontrées par un petit détail de la coloration sur la face latérale de leur thorax. La bande thoracique bleue sur l’épimère mésothoracique semble s’échapper en arrière pour rejoindre la bande antéhumérale bleu, mais il vaut mieux une photo explicative :
Son biotope se situe en forêt primaire, dans des flaques de lumière, perché sur la végétation, près d’un ruisseau ou d’une petite rivière. Ici, mes compagnons sont postés sur LE ponton de la réserve, tentant de le photographier.
N’ayant pas une focale longue, je m’y suis allongé sur pour m’approcher de la cible ; il n’y a aucun courage à le faire, c’est un des seuls endroits du coin où on peut le faire sans se mouiller ! Si tout est humide, le soleil parvient parfois à sécher ces planches qui résistent longtemps au pourrissement.
Les flaques de lumières en forêt tropicale sont souvent un paradis pour les amateurs d’entomologie, et celle-ci n’a pas failli, avec notamment un magnifique hétéroptère et un accouplement de Mantidae ! Que je montrerai plus tard dans les pages ad hoc…
Pérou, Tahuayo lodge, 23/08/2023.
Sa distribution le limite au bassin de l’Amazone, mais concerne tous les états limitrophes.
IUCN Red List
Les femelles sont spectaculaires et montrent une coloration vraiment lumineuse sur le thorax.
Aeolagrion : si Agrion ne pose pas de problème, agrion, du grec agrios – vivant dans les champs, sauvage, je suppose que la première partie du nom de genre nous vient de Aeolus, le dieu grec du vent. Mais je ne sais pas pourquoi Williamson a introduit cette référence, rien n’y fait référence dans sa description.
Dorsale se réfère peut-être au lobe postérieur du pronotum, très redressé des mâles : « Hind lobe laterally winged, the
median portion greatly developed in a dorsally directed triangular plate, more than twice as high as the wings, the apex acute, the sides convex. ».
1- Kenneth Tennessen, Aeolagrion philipi sp. nov. from Bolivia, and a review of the genus Aeolagrion (Odonata: Coenagrionidae), International Journal of Odonatology, Volume 12 (2) 2009