Inpabasis nigridorsum (Coenagrionidae) est une beauté qui vit dans l’ombre de la forêt, il faut malheureusement le flash pour essayer de lui rendre honneur. Dans le document (1), où il est très minutieusement décrit, on lit qu’il mesure 33 à 35 mm.
Actuellement, on décrit 5 Inpabasis ; celui-ci est facile à déterminer en raison de la quantité de noir sur la face dorsale de son abdomen. De la même région, Tim Faasen a décrit I. intermedia, qui, montre moins de noir sur l’abdomen, mais plus que les autres Inpabasis qui sont complètement rouges dorsalement, d’où son nom intermedia.
Il n’est connu que des régions amazoniennes de Colombie (Amazonas) et du Pérou (Loreto).
IUCN Red List
Son habitat, et plus spécifiquement son lieu de reproduction, est inconnu, mais il y a de bonnes raisons de supposer qu’il fréquente des eaux plus ou moins stagnantes, en forêt primaire, sur ou près de la Terra Firme (terres jamais inondées), des zones marécageuses, marais de palmes ou restinga (levées argilo-sableuses le long des berges des rivières qui forment des étangs).
Toutes ces photos sont du même mâle, le seul que nous ayons rencontré.
Les femelles seraient les seules des Inpabasis à présenter une coloration rougeâtre sur les derniers segments, comme en témoigne une photo sur le document déjà cité. Et même si nous avons rencontré des femelles non loin des mâles, elles ne portaient pas de rouge.
Cette coloration n’est sans doute pas une preuve irréfutable, on connait la variabilité, les différentes formes des femelles Coenagrionidae, et comme souvent pour cette famille, il faut se référer au pronotum, ce que malheureusement, je n’ai pas pu photographier. Je ne présenterai donc pas de femelle.
Inpabasis (Santos, 1961) ; il est possible que ce nom de genre soit formé par l’acronyme INPA et par basis, basis étant repris dans d’autres noms de genre comme Telebasis au moins et évoquant la pétiolation de la base de l’aile. INPA serait un hommage à l’Instituto Nacional de Pesquisas da Amazônia, Institut national de recherche amazonienne brésilien, situé à Manaus, dont les objectifs sont de rechercher et de fournir des connaissances scientifiques sur la région amazonienne et qui héberge une importante collection d’odonates d’Amazonie.
Nigridorsum est expliqué par Tim Faasen : du latin nigrum, noir, et dorsum, dos. Le nom se réfère aux tergites sombres, spécialement sur les segments abdominaux 4 à 7, ce qui contraste avec les autres espèces connues de ce genre (qui sont rouges à cet endroit).
1- Preliminary list of Odonata from the Colombian Amazon, with descriptions of Inpabasis nigridorsum sp. nov. & Diaphlebia
richteri sp. nov. (Coenagrionidae & Gomphidae), C. A. Bota-Sierra, C. Moreno-Arias et T. Faasen, International Journal of Odonatology, 2015, Vol. 18, No. 3, 249–268.
Merci pour cette belle découverte de libellules éloignées de chez nous !