En principe, il n’est pas utile de faire des photos du pronotum d’Erythromma najas pour l’identifier ; ses yeux rouges, l’absence de taches postoculaires, sa bande ante humérale incomplète, son abdomen noir aux segments 1 et 9 & 10 bleus donnent suffisamment d’indications.
Cependant, et j’y ai été confronté en mai 2023, il est difficile d’identifier les sujets émergents, quand E. lindenii est également présent. Il est alors nécessaire d’examiner le pronotum (et le mésothorax !) et en particulier la forme de sa marge postérieure.
[Noter ci-dessous, à l’union du pronotum et du mésothorax, de chaque côté de la ligne médiane, les orifices des spiracles (ou stigmates) qui apportent l’air aux organes par un système de trachées.]
Le pronotum du mâle de la Naïade aux yeux rouges se distingue par son bord postérieur presque rectiligne sur une vue supérieure (globalement convexe sur une vue antérieure…), légèrement relevé, comme enroulé, et un très petit lobe postérieur triangulaire. Il est très différent de celui des femelles dont le lobe postérieur triangulaire est très prononcé.
Celui de Erythromma lindenii mâle est malheureusement très ressemblant, cependant moins relevé, avec un plus grand lobe postérieur aplati. Mais surtout, juste en arrière des stigmates, juste en avant du mésothorax, on remarque 2 tubérosités latérales (à sommet bleu) absente pour E. najas. Ces tubérosités sont souvent citées comme critère d’identification pour les femelles, mais elles sont aussi parfois bien utiles pour les jeunes mâles…
Cette comparaison paraît triviale pour des sujets matures, bien colorées, très différents d’une espèce à l’autre, mais elle est bien utile pour des individus encore quasiment translucides !