Nososticta koongarra est un Platycnemididae d’à peine plus de 30 mm pour un abdomen de 25 mm. Les Australiens le nomment Citrine threadtail, ce qui laisse rêveur quand on regarde la photo ci-dessus… Il est vraisemblable que ce nom ait été donné parce que l’holotype est une femelle, ce qui correspond mieux avec la couleur évoquée, comme on peut le voir plus bas.
Les ailes sont légèrement ambrées (hyalines pour les femelles), mais c’est surtout le bleu du thorax qui attire l’attention, bleu que l’on retrouve sur le front. On note également les taches paires, claires ou bleu-ciel qui ponctuent chaque segment abdominal.
C’est l’étendue de cette coloration bleue sur le thorax qui le distingue de tous les autres Nososticta australiens.
Il se plait en forêt sur des ruisseaux, mais nous ne l’avons rencontré que sur une seule localisation, 2 jours différents, dans une chaleur et humidité accablante.
Son aire de distribution est extrêmement réduite, dans le nord-est du Parc National de Kakadu, et 2 ou 3 autres site dans le Territoire du Nord, les dernières photos de cette page en ajoute un autre.
Il est considéré comme rare et menacé.
IUCN Red List
Les femelles montrent très peu de bleu (taches paires abdominales) et leurs zones claires ont dû être considérées comme jaune pour qu’on le nomme Citrine threadtail. À moins que ce ne soit cette tache jaune sur la face qui lui ait donné ce nom…
Ses pattes sont beaucoup plus claires que celles des mâles.
Nososticta (1) est issu de 2 mots grecs, le premier, dont on retrouve la racine en français dans nosocomial, par exemple, signifiant maladie et le second sticta, signifiant marqué, ce qui pour les odonates se rapporte aux ptérostigmas. Cette « maladie » est une énigme et il n’y a pas d’indication dans la description de l’espèce sur laquelle le nom de genre est basé, Nososticta solida.
Koongarra est le nom du lieu, au sud de Jabiru, où a été prélevé un paratype.
Quelques semaines après avoir publié cette page, j’ai retrouvé cette femelle, classée par erreur avec une autre espèce.
Il ne fait pourtant pas de doute que c’est une femelle Citrine Threadtail avec sa face orangée, le lobe postérieur de son pronotum fortement redressé et la fine ligne claire colorant la face dorsale du S2. Une nouvelle localité pour l’espèce.
Noter les ptérostigmas massifs, plus importants que ceux du mâle.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird Publishing 2015
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.