Rhyothemis braganza est un petit Libellulidae et fait partie de ce genre spectaculaires aux ailes richement décorées que l’on trouve en Afrique, en Asie et dans la région Australo-Pacifique. 5 espèces sont présentes en Australie, nous les avons toutes rencontrées.
Ci-dessus sont les 2 seuls mâles dont les photos sont « montrables » en raison du grand vent lors de ces 2 rencontres. Il est pourtant rare de voir plus de femelles que de mâles, et je n’ai pas d’explication, sinon le hasard.
Les femelles sont identiques aux mâles au détail près des appendices anaux et les motifs alaires sont les mêmes.
Il est impossible de les confondre avec un autre genre, ni même une autre espèce, d’autres Rhyothemis sont sombres, mais leurs ailes sont fenêtrées, le plus proche étant Rhyothemis princeps.
En Australie, il est connu sous le nom de Iridescent flutterer et mesure 30 mm avec une envergure de 60 à 85 mm : un tel déséquilibre a une explication et si on constate la largeur, à la base, de l’aile postérieure, on se rend compte qu’il est parfaitement adapté au vol au long cours. On le voit en effet voler inlassablement en groupe, près de la cime des arbres, certainement pour se nourrir d’insecte,s abondants à ce niveau.
Il se plait sur les rivières et leurs parties calmes (riverine pools).
Il est présent dans le nord des états du Queensland, du Territoire du Nord et de l’Australie-Occidentale.
Atlas of Living Australia
IUCN Red List
Si le vent est la phobie des photographes d’insectes, il permet, avec de la chance, de réaliser des clichés intéressants comme celui-ci dessus, ou l’individu, presque à l’horizontale, se cramponne à son support.
Rhyothemis braganza est certainement peu commun, comme le souligne le relativement faible nombre de photos exposées sur le Web.
Dans Rhyothemis (Hagen, 1867) on reconnait le nom de la déesse de L’Ordre et de la Justice, fréquemment utilisé encore après Hagen, pour nommer des Libellulidae, par imitation de ce que faisaient les anciens en utilisant des noms issus de la mythologie. La première partie du nom vient sans doute, selon Fliedner, d’une roche, la Rhyolite, découverte en 1861 et dont le nom est composé de 2 mots grecs signifiant –couler et –pierre, cette roche magmatique montrant des bandes ou couches semblant avoir coulé les unes sur les autres. Quand on regarde la Rhyolite, cette explication est… surprenante.
Braganza ; la Maison de Bragance est une famille noble qui a longuement régné sur le Portugal et dont une branche a gouverné le Brésil. Karsch croyait en effet que le sujet qu’il décrivait provenait du Brésil, alors qu’il avait été capturé par Tillyard en Australie.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.