Macromia tillyardi est une rareté et j’ai été vraiment heureux de le découvrir posé à quelques dizaines de mètres de la Old Herbert River; pour assurer le coup, j’ai fait toute une série de photos, en m’approchant petit à petit, avant d’appeler mes amis pour profiter de l’aubaine. Il n’y a d’ailleurs quasiment que nos photos sur le Web.
Nous l’avions aperçu une semaine auparavant sur une autre rivière, Rifle Creek, en vol, et aucune de mes photos n’était satisfaisante. Quiconque a déjà essayé de photographier notre Macromia splendens en vol peut témoigner de la difficulté de l’exercice.
Il y a 2 Macromiidae en Australie, tous les 2 présents dans le nord du Queensland : Macromia viridescens et Macromia tillyardi qui se différencie facilement du premier par ses nombreux anneaux jaunes et ses 2 taches jaunes sur le front. Tillyard, qui pourtant a décrit bien des Macromia, insiste sur sa ressemblance avec Macromia splendens (Ici en Ardèche).
C’est un grand odonate d’environ 65 mm. Son nom australien est Australian cruiser.
Il se plait sur les rivières et sur les piscines qu’elles forment dans leurs parties lentes.
On ne le rencontre que dans le nord de l’Australie, il y a très peu de données et elles sont dispersées le long de la côte nord-est du Queensland jusqu’au nord de la péninsule du Cap York, et dans l’extrême nord du Territoire du Nord.
Atlas of Living Australia
IUCN Red List
Noter ci-dessous la manière dont sont découpées les ailes postérieures à leur base. L’importance du décrochement est étonnante, car ces Macromia ont vraiment des auricules minuscules, que je devine à peine sur mes photos.
La membranule de l’aile postérieure droite est endommagée : on ignore l’utilité de cette structure anatomique, si elle en a une.
Macromia du grec –macro pour grand ou large et –omos pour épaule, pour insister sur le thorax massif.
Tillyardi (1) est un hommage à Robin Tillyard, qui a capturé en 1905 la première femelle décrite de cette espèce dans la région de Cairns et l’a adressée à René Martin, qui s’apprêtait à publier son ouvrage sur les Cordulines. C’est un entomologiste et surtout odonatologiste, auteur de plus d’une centaine de publications scientifiques et de livres comme « The Biology of Dragonflies (1917) ». Il a décrit 135 espèces de l’odonatofaune australienne !
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
TOP !!!!
Superbes photos qui font remonter en surface les sensations ressenties il y a 4 ans aux alentours de Brisbane (ou réside mon fils ),face à cette faune si singulière…