J’avais déjà rencontré Zyxomma petiolatum au Vietnam, une seule fois, en vol et à la tombée de la nuit, l’heure où on le rencontre en principe. Cette fois-ci, c’est un peu mieux, même si c’est très à l’ombre ; mais qu’ils soient en vol ou au repos, ils préfèrent les environnements sombres. Ici, puisque toutes les photos montrent le même sujet, nous sommes dans un sous-bois sombre, près d’une assez large rivière, connue pour ses crocodiles responsables d’une récente attaque mortelle…
Il est lui-même très sombre, avec un abdomen filiforme qui tranche avec son thorax volumineux et ses yeux verts.
On pourrait le confondre avec son cousin Z. elgneri, mais celui-ci est beaucoup plus petit, avec un abdomen moins fin, un peu dilaté distalement et plus clair sur les flancs.
Il mesure environ 55 mm et il se plaît, à la tombée de la nuit ou les jours couverts, près des mares, lacs ou des rivières à lent débit.
On le rencontre de l’Inde au Japon et à travers toute l’Asie du sud-est jusqu’aux iles du Pacifique, la Nouvelle-Guinée et l’extrême nord de l’Australie, nord du Territoire du Nord et du Queensland.
IUCN Red List
Zyxomma (1) est composé de 2 mots grecs, le premier signifiant –accouplé, le second –omma pour oeil (comme dans ommatidies), ceci se référant à ses larges yeux contigus. On lit dans la description originale « Tête grosse, ayant la face très étroite, yeux très développés comme chez les Aeshna, contigus dans une étendue égale à peu près à leur plus grande largeur ». Ce nom de genre a été créé pour l’espèce petiolatum, seule connue à cette époque.
Petiolatum, du latin petiolus, diminutif de pied, mais aussi utilisé dans l’antiquité pour désigner la tige d’un fruit, et du suffixe –atus signifiant –fourni avec . Rambur a eu en main un exemplaire très abimé auquel il manquait les 5 derniers segments de l’abdomen, dont il décrit la base vésiculeuse suivie de segments très grêles, comme… un pétiole.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.