Nososticta solitaria se distingue facilement de ses nombreux cousins par les 5 marques blanches de son abdomen, celles sur le 5° et le 8° étant plus marquées ; cette particularité lui vaut son nom australien, Fivespots threadtail.
Il est assez variable et si la bande ante humérale reste toujours discrète, sa coloration comme la coloration des marques claires thoraciques et abdominales peut-être bleu clair ou vert clair. Comme on le constate, les ailes peuvent être ambrées.
Ci-dessous, un mâle certainement émergé le jour même, sur lequel on retrouve facilement les marques abdominales caractéristiques.
Les femelles seraient sans doute impossibles à différencier des autres Nososticta si leur pronotum ne montrait pas une forme très spécifique assez facilement visible sur une vue de profil. Sa marge postérieure est en effet très redressée et recourbée en avant.
Elles ont peu de marques blanches sur l’abdomen, d’autant qu’elles s’estompent en vieillissant et en l’absence de vue correcte sur le pronotum, il faut procéder par élimination. Cette femelle ci-dessous est encore jeune, on n’a pas de vue de profil de son pronotum, mais les marques abdominales permettent à Graham Winterflood sur Inaturalist, de confirmer l’identification.
À gauche, c’est une femelle émergente sur laquelle on retrouve ce pronotum particulier dont la forme intervient certainement dans la façon dont le mâle assure sa prise lors de l’accouplement.
Australie (FNQ), Little Crystal Creek, Paluma, 15/12/2022.
Le mâle mesure 35 à 40 mm et s’observe sur les ruisseaux et rivières, de l’est du Queensland.
Les données enregistrées dans l’état de Victoria ou Nouvelle-Galles-du-Sud montrées sur l’IUCN Red List sont sans doute erronées, comme le montre l’Atlas of Living Australia.
Les tandems, comme, les accouplements, sont l’occasion de s’assurer de l’aspect des femelles qui sont en principe vues plus rarement et qui également portent moins de signes distinctifs que les mâles, sont moins colorées.
Nososticta (1) est issu de 2 mots grecs, le premier, dont on retrouve la racine en français dans nosocomial, par exemple, signifiant maladie, et le second sticta, signifiant marqué, ce qui pour les odonates se rapporte aux ptérostigmas. Cette « maladie » est une énigme et il n’y a pas d’indication dans la description de l’espèce sur laquelle le nom de genre est basé, Nososticta solida.
Solitaria du latin solitarius, pour solitaire, et Tillyard explique que presque chaque jour où il a collecté des spécimens, il n’a rapporté qu’un seul de ces Nososticta solitaria.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.