Agriocnemis argentea est minuscule, 21 à 24 mm pour les mâles. Dans les herbes sèches, il est à peine visible, quand il vole, on devine à peine une brindille blanche, sans voir les ailes. Il m’a tout de suite rappelé Agriocnemis lacteola que j’avais rencontré au Vietnam.
On le trouve dans les herbes basses, le long des rivières, parfois à quelques dizaines de mètres des rives. Il est évident à identifier, c’est le seul à porter cette pulvérulence blanche et ces curieux appendices anaux rougeâtres.
Ils sont parfois tellement couverts de cette pruinosité que le thorax devient presque totalement blanc.
Le Silver wisp est endémique du nord de l’Australie, nous ne l’avions cependant pas rencontré dans le Territoire du Nord.
Ci-dessous, ce mâle est plus jeune et la pruinosité n’a pas encore commencé à envahir son thorax.
Il est impossible d’identifier avec certitude les femelles de l’espèce sur le terrain, car la possibilité de confusion avec Agriocnemis pygmaea est constante ; la seule vraie différence est dans la forme du lobe postérieur du pronotum, et nous avons affaire à des structures extrêmement petites qui nécessitent la capture, ou d’excellentes photos.
Heureusement ici la différence est évidente.
Par leurs couleurs vives, elles sont certainement plus visibles que les mâles, mais les photos restent tout de même difficiles tant les insectes sont petits. Mais elles sont très attrayantes avec ce mélange de couleur.
Agriocnemis argentea femelle, Australie (FNQ), Mareeba, Barron River, 08/12/2022
Agriocnemis (1), du grec Agrios- sauvage, vivant dans les champs et Knemis – jambière ou legging, comme pour nos Platycnemis Européens. D’ailleurs Selys croyait les genres étroitement proches au regard des tibias, ce que je ne constate absolument pas. Ceux des Agriocnemis ne me semblent pas plus larges que ceux des autres Coenagrion. Mais « cnemis » dans beaucoup de noms composés de genre doit plutôt être compris comme « faisant partie des Coenagrionidae ».
Argentea vient du latin argenteus qui signifie de la couleur de l’argent, et il n’est pas besoin d’expliquer plus loin pourquoi Tillyard lui a donné ce nom d’espèce.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.