Austrphya mystica est la seule espèce connue de ce genre qui appartient aux Austrocorduliidae. Il est fin, avec un abdomen noir et un thorax vert métallisé, sombre également, alternance de zones vertes et brunes, doté d’une riche pilosité. Il mesure environ 43 mm et montre une nervation lâche.
Ses appendices anaux sont spectaculaires ; les supérieurs longs et sinueux, la lame anale atteint presque la moitié de leur longueur. Ils sont au moins 4 fois plus longs que le 10° segment.
Il est sombre et vit souvent dans un milieu sombre ; les cours d’eau de la forêt pluviale. Ici, pour les photos faites à Ravenshoe, ce n’est pas vraiment en forêt, plutôt un grand bois traversé par un gros ruisseau très encombré d’arbres et d’arbustes, avec des rives envahies de végétation assez exubérante, difficiles d’accès. Mais nous l’avions vu auparavant dans une zone plus dégagée, mieux éclairée.
Il est donc rarement vu, d’autant que sa distribution est extrêmement limitée, il est endémique du nord-est de l’Australie et on peut dire que la région de Cairns est quasiment sa seule demeure.
Il a été décrit par Tillyard en 1909 à partir d’une femelle (« On some remarkable Australian Corduliinae, with descriptions of new species », Tillyard, 1909), et il a fallu attendre 1978 pour que le mâle le soit à son tour par Gunther Theischinger et J.A.L. Watson, dans Australian Journal of Zoology, « The Australian Gomphomacromiinae (Odonata : Corduliidae) ».
Nous n’avons rencontré qu’une seule femelle, elle aussi montre de longs appendices anaux et un pattern thoracique identique.
Austrophya est un composé du latin Auster, pour sud (plus exactement vent du sud), comme dans austral ou… Australie, et d’un mot grec signifiant stature ou développement, déjà utilisé pour 2 genres apparentés, Cordulephya et Neophya…
Mystica du latin mysticus pour mystérieux, déconcertant, ce qui s’applique bien à une espèce difficile à trouver, d’une famille longtemps incertaine et décrit à partir d’une seule femelle (1).
Quelques autres photos d’un mâle, dans un milieu plus ouvert, près des chutes de Davies Creek, dans le Dinden National Park.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.