Ischnura pruinescens (Colourful bluetail), le 3° et dernier Ischnura d’Australie, est facile à identifier : à maturité, il se couvre sur le thorax et les premiers segments d’une pruinosité blanchâtre qui lui donne son nom d’espèce. On le sépare facilement d’Ischnura heterosticta qui montre un spot bleu sur les segments 8 et 9 alors que celui de I. pruinescens est limité au neuvième.
Mâles et femelles semblent attirer particulièrement les parasites hydracariens.
Cette faculté est liée à leur habitat puisqu’on le trouve sur les eaux stagnantes, mares, marais, étangs et lacs.
Il mesure environ 32 mm, 25 mm pour l’abdomen.
Il faut noter que c’est un des rares Ischnura à ne pas montrer de taches postoculaires pâles ; cependant à maturité leur emplacement est occupé par une large tache de pruinosité.
Les femelles sont magnifiquement colorées et m’ont fait penser aux Ischnura capreolus ou ramburii américains.
Colourful bluetail femelle, Australie (WA), Kununurra, Lily Creek Lagoon, 22/04/2022
En Australie, sa distribution est limitée au nord et au nord-est ; le nord du Territoire du Nord (et l’extrême nord-est de l’Australie-Occidentale) et toute la zone côtière du Queensland. On le rencontre également en Nouvelle-Guinée.
I. femelle, Australie (NT), Magela Creek, 28/04/2022
Ci-dessous une très jeune femelle, sans doute « née » il y a quelque heures :
Elles sont bien sûr capables de trouver des proies à leur taille et c’est ici une très jeune femelle d’orthoptère qui fait les frais de son appétit.
En « vieillissant » les femelles perdent leurs teintes éclatantes et deviennent vertes. On devine néanmoins des restes de la coloration jaune ou orangée au niveau de la bande antéhumérale.
Ischnura (1) vient du grec ischnos pour fin ou mince et de oura qui signifie queue. Charpentier explique qu’il a créé ce nom en raison de la finesse exceptionnelle de l’abdomen (sans doute en comparaison du genre Calopteryx, d’après Fliedner (2006), car elle n’a, pour nous, rien d’étonnant en soi). Tillyard l’avait pourtant décrit comme un Agriocnemis.
Pruinescens, du latin pruinosus pour glacial avec le suffixe escens signifiant devenant, pour établir le fait qu’à maturité le thorax est devenu couvert d’une poussière blanchâtre évoquant le givre.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.