Il n’a l’air de rien, mais c’est un moment fort de nos 3 semaines de prospection puisque nous sommes les premiers à en faire des photos sur le terrain. Vous pouvez vérifier, il n’y en pas d’autres avant celles de notre équipe.
Il est vrai qu’il faut aller le chercher ; nous avons passé la nuit précédente sur le terrain de camping le plus proche, à une dizaine de kilomètres, un étonnant camping, à 4 emplacements, sans eau ni électricité, des toilettes sèches tout de même, mais avec de magnifiques barbecues, le bois mort, sec…, ne manque pas, il fait 37 ou 39° C, depuis au moins 15 jours, les petites mouches sont insupportables…
Jasper Creek est un affluent de la Victoria River, que nous croiserons plusieurs fois. Cette rivière, avec un très faible niveau, est au fond d’une gorge. Nous y accédons, du côté le moins pentu, avant 8 heures.
Et nous ne trouvons que peu d’odonates, à mon avis, même s’il fait chaud, il est trop tôt… Il ne faut cependant que quelques minutes avant de trouver une femelle qui donne espoir…
Espoir, car il est certain qu’on voit beaucoup mieux les odonates sur nos PC que sur le terrain…
Il faudra prospecter presque une heure sur les berges avant de trouver un mâle, puis 2 autres, qui confirment l’identité de la femelle par la similitude du pattern thoracique.
4 Eurysticta sont décrits en Australie ; ils s’identifient par leur motif thoracique, et celui, très particulier de E. coomalie, ne laisse aucun doute. Il est peu, voire très rarement contacté et sa distribution le limite au nord du Territoire du Nord.
Nous faisons de très nombreuses photos, malheureusement la lumière n’est pas parfaite pour le sujet ciblé !
Dans The Complete Guide to Dragonflies of Australia, on lit que les appendices anaux sont bifides, ce que ne montrent pas mes photos, ni d’ailleurs le schéma figurant dans ce guide, ce qui est assez étonnant. Avec de bons yeux sur la photo à gauche ci-dessous, on remarque une dent sub basale sur le cercoïde droit. L’épine terminale des cerques est plus évidente.
Sur ces vues rapprochées, on note la longueur du pronotum, et le pattern bien particulier des marques thoraciques vertes.
Malheureusement, comme on peut le voir sur ce que fixe les 2 photographes plus haut, tous ces clichés de mâles manquent de la lumière du soleil…
Il mesure environ 32 mm, et se plait sur les ruisseaux, rivières et les mares riveraines des rivières.
Enfin un peu d’étymologie (1) avec l’aide d’Ian Endersby et H. Fliedner.
Eurysticta ; eury vient d’un mot grec qui signifie large et sticta du grec également signifiant marqué, tatoué. Cependant, ici, sticta est une référence à la famille des Isostictinae (Isostictidae) créée par Fraser dans laquelle le genre Eurysticta a été placé. Fraser insiste sur la largeur de l’abdomen des 2 sexes et le renflement additionnel du 9° segment pour les femelles (je dois avouer que ce caractère ne m’a pas frappé…)
Coomalie se réfère tout simplement à la localité où l’insecte a été identifié (et où nous ne l’avons pas trouvé).
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
Bravo !!!!!!!!