Cette page et la suivante proposent d’apprendre à identifier les Sympetrum.
La règle de base est de commencer par les pattes ; sont-elles complètement noires ? (sur leur face postérieure et externe, parce qu’en toute rigueur, beaucoup de pattes noires ont le haut des fémurs, voire une partie de la face interne plus claire).
Si elles sont noires, en plaine, dans la quasi-totalité des cas, c’est un Sympetrum sanguineum.
3 autres Sympetrum ont aussi les pattes noires et des marques noires le long des yeux :
– S. depressiusculum, extrêmement rare et localisé, mâles et femelles montrent des paires de triangles noires sur l’abdomen
– S. danae : les mâles matures sont noirs, plus jeunes mâles et femelles montrent une large bande thoracique noire à points jaunes. Il est extrêmement rare en plaine et dans ce cas très localisé.
– S. pedemontanum exhibe des bandes alaires colorées spectaculaires qui contrastent avec ses ptérostigmas rouges.
Si elles sont dominées de jaune, c’est-à-dire jaunes sur leur face postérieure et… la moitié de leur face externe, c’est Sympetrum meridionale. Attention, si les pattes sont vues strictement de face, elles peuvent paraître noires !
Les marques noires sur la face dorsale des derniers segments sont absentes ou très discrètes, il montre des sutures thoraciques fines, et un point caractéristique sur la face latérale du thorax. La veine cubitale postérieure, ainsi que la sous-costale sont jaunes/dorées dans leur partie basale. La présence d’hydracariens, sous la forme de petites boules rouges est un critère d’identification tellement ces parasites sont avides de cette espèce, en France.
Si la face postérieure des pattes noires est striée (plus ou moins largement) de jaune…
Un cas facile est S. flaveolum que l’on peut en général facilement éliminer par la large tache basale ambrée de ses ailes postérieures et la marque noire de la face latérale de son abdomen.
Les 3 autres sont plus délicats :
– le bien nommé S. striolatum, le Sympetrum strié
– le mal nommé Sympetrum vulgatum, le Sympetrum commun qui ne l’est pas du tout
– Sympetrum fonscolombii, le Sympetrum de Fonscolombe sur le nom duquel je n’ai rien à dire 😊
Sympetrum fonscolombii a des pattes très noires, un trait clair postérieur fin et net (parfois rosé), des marques noires sur S8 et S9 très prononcées, sa nervation est rouge, la base des ailes postérieures est ambrée, des ptérostigmas encadrées de noir comme un signe « = », et la base des yeux bleue, les 2 derniers caractères étant des critères objectifs et spécifiques.
Le couple Sympetrum striolatum / Sympetrum vulgatum est beaucoup plus difficile, même si S. vulgatum est rare.
2 critères permettent de les séparer de façon absolue : S. vulgatum montre une forte marque noire le long des yeux (absente pour S. striolatum), ses insertions alaires postérieures sont rouges (brunâtres pour S. striolatum).
La face latérale du thorax des S. striolatum jeunes et matures montre une nette alternance de bandes jaune/rouge/jaune, le thorax de S. vulgatum est plus uniforme.
D’autres critères sont plus subjectifs et font appel à la coloration, on pourra se référer à cette page et à celle-ci pour s’aider à l’identifier.
Les 4 Sympetrum à pattes noires (mâles) :
Le Sympetrum à pattes « jaunes » (mâle) :
Les 4 Sympetrum à pattes striées (mâles) :
* Cette pseudo clé est fondée sur la couleur des pattes : or, s’il est une chose qui évolue, c’est bien la coloration des odonates au fur et à mesure de leur maturation. Ce que j’écris est donc valide pour des sujets matures, en vieillissant le noir devient souvent terne, et beaucoup moins noir, la strie jaune des pattes peut devenir rosée (S. vulgatum) !
* Attention aux reflets et aux ombres, à la projection des nervures alaires sur les pattes qui peuvent fausser le diagnostic.
* Il est essentiel de croiser les critères, un seul peut ne pas suffire pour faire une détermination correcte.
* Ne pas se fier à la coloration des ptérostigmas, sauf cas particuliers comme S. fonscolombii et S. pedemontanum.
Merci pour cette excellente page (comme d’habitude !).
Serait-il possible d’en faire une pour les Sympetrum peu de temps après l’émergence ?
Ce serait très difficile, ils changent tellement à cet âge, et les critères d’identification ne sont pas apparents…
Je m’attendais malheureusement à cette réponse… Snif ! 😉
Très instructif pour identifier ces sympetrum pas toujours évident … Je me sers souvent de votre blog, il est très bien fait merci !! J’ai d’ailleurs fait des liens vers certaines pages de mon blog sans vous demander l’autorisation … je les supprimerai si vous me le demandais.
https://natureetmagie.over-blog.com/tag/odonates/
Pas de souci, c’est fait pour servir.
Cordialement.
Benoît.
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