J’ai cru que je n’arriverai pas à voir de femelles matures et j’ai dû m’écarter d’une cinquantaine de mètres de l’eau du lac des Rousses pour en surprendre une. Finalement sur 5 ou 6 séances de prospection, je n’en ai vu que 3, presque toutes posées sur la végétation typique de ces tourbières d’altitude, l’Airelle des Marais (vaccinium uliginosum).
On retrouve les caractéristiques qui permettent d’identifier les mâles : les pattes noires rayées postérieurement de clair, la face latérale du thorax à peu près unie, la forte larme noire sous les yeux et bien sûr, exclusivité des femelles, la lame vulvaire saillante, perpendiculaire à l’abdomen. Cette lame vulvaire est très visible et permet de séparer facilement ces femelles des autres femelles Sympetrum présentes.
Si elles sont globalement bien moins rouges que les mâles, elles le sont certainement beaucoup plus que les femelles S. striolatum avec lesquelles on peut les confondre. Quand elles vieillissent, leur thorax, ainsi que la face postérieure de leurs pattes présentent également une coloration rosée qu’on ne retrouve pas chez S. striolatum.
On retrouve pour ces femelles ce critère qui permet de les séparer de S. striolatum (mais pas de S. sanguineum !) sur une vue strictement dorsale, quand aucun autre critère n’est visible : toutes les insertions alaires sont rouges, pas seulement les antérieures comme pour S. striolatum.
Noter la lame vulvaire qui apparaît sous l’abdomen de la photo ci-dessous, à gauche.
Si l’on trouve ces femelles à distance des lacs ou des étangs, c’est qu’en dehors des périodes de ponte, elles viennent trouver le calme à distance des mâles qui restent près de l’eau à se faire la guerre pour défendre leur territoire. Dès qu’elles approchent, elles sont harcelées par les mâles qui n’auront de cesse que de s’accoupler et d’accompagner ces dames à la ponte…
J’aurais aimé voir ces femelles plus souvent posées sur ce type de support fleuri : les Callunes, ces fausses bruyères, sont très abondantes sur les tourbières du lac et vont très bien au teint de cette femelle, celle-ci étant certainement un peu plus jeune que les autres montrées sur cette page.
J’ai eu l’impression d’avoir beaucoup de difficultés à approcher ces femelles. Sans doute parce qu’elles étaient rares et isolées ; en effet, on s’aperçoit souvent que moins, il y a d’odonates, plus ils sont difficiles à approcher…
Un article étonnant sur les dommages que subissent les ailes des Sympetrum vulgatum