Il est 11 heures 30 quand je découvre ce très jeune mâle Trithemis annulata dans une touffe de joncs, au bord d’un étang de la base de loisirs de Vére-Grésigne, malheureusement un peu abrité du soleil par un aulne. C’est peut-être d’ailleurs cette localisation d’émergence, l’absence de soleil et de chaleur qui font qu’il n’a pas encore décollé. Car il est tout jeune, de la nuit certainement et son vol inaugural approche.
Comme toujours chez les Libellulidae la couleur des sujets émergents ou immatures est très différente de celle des sujets adultes et il lui faudra quelques jours de maturation à distance de l’étang avant de justifier son nom vernaculaire de Trithemis pourpré.
Mais même ainsi il est difficile à confondre avec un autre de nos Libellulidae ; il partage la base bleue de ses yeux avec Sympetrum fonscolombii ou Crocothemis erythraea, mais ses pattes toutes noires et son motif thoracique latéral bien particulier (le même que celui des femelles…) le rendent unique.
Je ne connais pas le critère de choix qui a imposé à cette larve d’émerger ici, mais sur l’ensemble de la base de loisirs, plusieurs étangs et sans doute plus de 2 kilomètres de berges, les Trithemis adultes et celui-ci, avaient choisi une unique longueur de rive d’une douzaine de mètres pour se poster. Je n’en ai trouvé nulle part ailleurs.