Le 17 juillet 2020, je me suis rendu sur le ruisseau de Grenouille, près d’Avallon, pour y découvrir Coenagrion ornatum. Le temps est vraiment moyen, alternance de nuages et de rares éclaircies, alors qu’il a plu dans la nuit.
Je n’ai jamais vu Coenagrion ornatum, je sais qu’il ressemble et partage le biotope de C. mercuriale, aussi quand j’ai aperçu ce sujet, mon cœur s’est accéléré.
Les taches postoculaires sont noircies, les bandes antéhumérales sont assombries comme un C. pulchellum, le S2 (deuxième segment abdominal) ne ressemble … à rien et les segments abdominaux sont également noircis de traces inhabituelles.
Mais quand un nuage épais m’a permis de regarder correctement mon écran, j’ai vérifié le pronotum et… malheureusement, je le connais bien, c’est celui d’un mâle Coenagrion mercuriale. Les appendices anaux viennent confirmer l’identification ; les cerques et cercoïdes sont à peu près de même longueur alors que les cercoïdes de C. ornatum sont très très courts…
On note que le classique symbole de mercure, sur le S2, est brisé.
Il s’agit donc simplement d’un mâle Coenagrion mercuriale inhabituellement sombre.
Et certainement pas, comme on me l’a suggéré, d’un mélanisme d’adaptation à la température ; en effet, certains odonates semblent montrer une adaptation à la température en modifiant leur coloration ; plus sombres, ils absorbent mieux les radiations solaires et se réchauffent plus facilement. Dans ce cas, pourquoi serait-il seul à montrer cette coloration bizarre parmi une trentaine d’autres sujets.
Ici, un article dans Nature sur ce sujet.