J’ai accordé assez peu d’attention à ce Pseudagrion kersteni mâle (Coenagrionidae) à la fois parce que je l’avais déjà rencontré au Bénin et en Éthiopie, qu’il se trouvait à l’ombre, et que je pensais bien le revoir souvent, trompé par mes deux premières rencontres ; nous ne le reverrons pas du voyage et, en effet, il est absent de la bande de Caprivi…
Il mesure 37 mm.
Il est facile à reconnaître ; 37 mm en moyenne, la face poudrée de blanc (Powder-faced Sprite, en anglais), un aspect pruineux sale, comme si la pruine était griffée, et les appendices anaux supérieurs assez massifs qui font baïonnette sur une vue de profil.
En Namibie, il apprécie les ruisseaux bordés de Carex, mais nous l’avons trouvé sur une toute petite place où un très petit ruisseau traversait un sentier pavé, et se perdait dans les broussailles où il se cachait. Alors qu’en Éthiopie, il se trouvait dans une aire ouverte, même si des arbres n’étaient pas très loin, au bord d’une rivière d’une vingtaine de mètres de large.
On le rencontre de la Sierra Leone et Guinée jusqu’au Yémen et au sud jusqu’au sud de l’Afrique du Sud, mais il serait absent du Gabon et du Congo.
IUCN Red List
ADDO
Pseudagrion (1) ; du grec ancien, pseudo –faux, erroné, et d’agrion, ceci, comme l’écrit Sélys, pour témoigner de la difficulté à séparer ce genre des Agrion ; « les Pseudagrions semblent très voisins des vrais Agrions ». Agrion, du grec Agrios– sauvage, vivant dans les champs.
Kersteni (2) ; l’espèce est nommée en l’honneur du chimiste et explorateur allemand Dr Otto Kersten, qui a collecté le spécimen type de cette nouvelle espèce à Mbaramu (nord de la Tanzanie) pendant l’expédition Von Decken vers le Kilimanjaro en octobre 1862.
-1- The Naming of Australia’s Dragonflies, Ian Endersby & Heinrich Fliedner, Busybird publishing.
-2- Dragonflies and Damselflies of Namibia – Frank Suhling et Andreas Martens