Gomphus pulchellus à beau être commun en Maine et Loire ou ici en Loire Atlantique, je ne boude pas mon plaisir d’observer et de photographier un accouplement; ce n’est d’ailleurs que la 4° fois depuis que je m’intéresse aux odonates que j’ai l’occasion de les immortaliser.
C’est aussi l’occasion de montrer un détail de la nervation des Gomphidae, détail partagé aussi par les Aeshnidae et les Corduliidae (mais pas les Libellulidae, ni les Corduliidae); il s’agit de cet épaississement de la nervation au niveau, pour les Gomphidae, de la première anténodale et de la 4°, 5°, 6° ou 7° anténodale.
Je n’ai jamais rien lu à ce propos mais comme on note une très forte ressemblance avec la nervure renforcée du nodus on peut supposer qu’il s’agit ici aussi d’améliorer les performances de l’aile.
Tous les Gomphidae que j’ai pu voir à travers le monde montrent cet épaississement, même les Chlorogomphidae.
Si on le rencontre aussi pour les Aeshnidae et les Cordulegasteridae il concerne toujours la première anténodale mais la suivante est parfois au delà de la 5°, par exemple souvent la 6° pour Anax imperator, la 6° ou 7° pour Aeshna grandis, la 7° pour Hemianax epiphigger et Aeshna cyanea, jusqu’à la 8° pour Cordulegaster boltonii.
Il y a donc peu de variations entre les familles et la localisation de ce renforcement correspond peut-être à un artifice technique améliorant les performances de l’aile.
Il serait donc intéressant de savoir ou de comprendre pourquoi les 2 familles les plus récentes des anisoptères ont abandonné ces renforcements localisés s’ils avaient une utilité et dans l’affirmative quelles astuces elles ont utilisées pour s’en passer…
Sur la suggestion de Régis Krieg-Jacquier j’ai contacté André Nel, paléo-entomologiste au Muséum Nationale d’Histoire Naturelle, qui m’a très gentiment et aussitôt adressé une réponse très documentée. J’étais bien loin de savoir que j’avais mis le doigt sur un détail qui raconte l’histoire de l’évolution des libellules!
J’en ferai donc une page dédiée un peu plus tard.