Kirby a décrit Brachythemis lacustris, Libellulidae, à partir de sujets de la collection du British Museum sous le nom de Trithemis (?) lacustris, introduisant un doute sur l’appartenance de l’espèce à ce genre. Il ne l’a sans doute jamais vue en action sur le terrain et ignorait qu’on ne le trouve jamais… sur les lacs, mais toujours au long des rivières bordées d’arbres ou des hautes herbes.
S’il fait partie des Libellulidae rouges comme Crocothemis erythraea, Urothemis assignata, Tholymis tillarga ou Sympetrum fonscolombii, on ne peut guère le confondre qu’avec Trithemis … kirbyi justement.
Ils sont rouges tous les 2, avec une nervation partiellement rouge et de larges taches ambrées sur les 4 ailes. Mais le Red Groundling, son nom local, 25 mm environ, est beaucoup plus petit que T. kirbyi, 33 mm, l’abdomen de ce dernier étant plus fin, plus élancé.
Quand ils ne sont pas trop âgés, ils montrent des ptérostigmas bicolores, claires puis sombres dans leur partie externe.
Brachythemis lacustris n’a pas de bleu derrière les yeux, même s’il a lui aussi de très beaux yeux beaucoup plus foncés que ceux de T. kirbyi et toujours avec ces motifs si particuliers au genre Brachythemis, qu’on retrouve par exemple aussi sur Brachythemis contaminata en Asie.
Ils sont très communs en Namibie, sur les rives de l’Okavango ou du Zambèze, parfois en nombre, sans montrer de comportement territorial.
Ci-dessous 2 mâles immatures sur lesquels on voit très bien le motif caractéristique des yeux. Très souvent, les Libellulidae mâles immatures ressemblent énormément aux femelles et je suis un peu surpris de constater que ce n’est pas vraiment le cas ici, car comme on le verra, l’abdomen des femelles porte une forte marque sombre médiane.
À gauche à Divundu sur l’Okavango, le 12/02/2020 et à droite à Rundu sur l’Okavango, le 10/02/2020
On rencontre l’espèce du Sénégal à l’Ethiopie jusqu’au Nord du Botswana, de la Namibie et de l’Afrique du Sud avec une population également au sud de ce pays.
IUCN Red List
Ci-dessous, à gauche, à Katima Mulilo, Wenela Border Post sur le Zambèze, le 17/02/2020 et à droite, le 21/02/2020 sur l’Okavango à Rundu.
Sur les bords de l’Okavango ou du Zambèze, on rencontre ensemble B. lacustris et B. leucosticta. Si les mâles sont très faciles à différencier, c’est un peu moins évident pour les femelles qui n’ont pas les ailes colorées.
Si Brachythemis lacustris présente en effet une forte ligne médiane noire sur l’abdomen, Brachythemis leucosticta, dont le thorax est également plus marqué de noir, en exhibe une autre de chaque côté de l’abdomen comme on peut le voir en suivant ce lien.
C’est une espèce très dynamique, très plaisante à observer et dont les attroupements sont parfois spectaculaires, surtout quand le soleil projette la coloration ambrée des ailes des mâles sur le support.
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