Même s’il apparaît d’un rose franchement exotique aux connaisseurs, Trithemis annulata mâle est souvent confondu avec les autres odonates rouges de France, nous n’en avons pas de rose. Il s’agit essentiellement des Sympetrum au premier rang desquels Sympetrum sanguineum, et de l’autre espèce qui nous est arrivée d’Afrique il y a quelques dizaines d’années, Crocothemis erythraea.
Mais bien sûr, quand on place ces 3 espèces l’une à côté des autres le doute n’est pas permis :
Hors la coloration, comparons C. erythraea et T. annulata pour souligner les différences les plus faciles à observer sur le terrain ou sur photo :
— Ils ont tous les 2 une large tache alaire basale (plus sombre et plus étendue pour T. annulata), une marque noire sur les derniers segments, la nervation teintée (de rouille pour C. erythraea, de rouge pour T. annulata) et un discret filet bleu à la partie postérieure de l’œil (clic sur image ci-dessus !).
— Mais les pattes de C. erythraea sont rouges, celle de T. annulata noires.
— Le front de C. erythraea est rouge, celui de T. annulata porte une marque violet très sombre métallisé.
— L’abdomen de C. erythraea aplati dorso-ventralement est large, celui de T. annulata est fin.
Au tour de T. annulata et S. sanguineum:
— Ils ont tous les deux des marques sombres sur les derniers segments et tous les deux des pattes noires.
— Mais S. sanguineum n’a que rarement une tache alaire basale notable et sans commune mesure avec celle à T. annulata, pas de tache sur le front qui est rouge.
— La nervation de S. sanguineum est sombre, celle de T. annulata rouge
— L’abdomen de T. annulata s’affine régulièrement vers son extrémité, celui de S. sanguineum est dilaté entre les segments 6 et 8.
Ils ont tous les trois pour point commun de pouvoir s’observer sur les mêmes pièces d’eau…
Il se comporte comme de nombreux Libellulidae appréciant les rameaux, les tiges, les herbes un peu isolées dressées au bord de l’eau sur lesquels il se perche afin de surveiller son territoire. Il s’en échappe pour chasser et poursuivre un intrus ou capturer une proie, si c’est l’heure du repas. Si personne ne le dérange, il revient se poser au même endroit.
Il adopte souvent la posture que l’on observe ci-dessus, les ailes plus basses que le thorax, ce qui lui vaut son nom vernaculaire anglo-saxon de Violet dropwing.