Argia cuprea fait partie des Argia aux yeux rouges qui ne sont pas rares ; c’est la 3° espèce que je rencontre après A. cupraurea et A. oenea. Plus rares, à ma connaissance, sont les genres dont les espèces montrent des yeux rouges ou des yeux… non rouges !
(En dehors des Argia, il ne me vient à l’esprit que les Ceriagrion, parmi lesquels notre tenellum européen aux yeux rouges, et bien sûr les Erythromma, ou à l’inverse, en Europe, seul notre Erythromma lindenii a les yeux bleus. Drôle d’idée d’ailleurs d’inclure ce dernier dans un genre dont l’étymologie signifie « œil rouge », mais sa taxonomie est-elle génétiquement fixée, car après avoir été rangé dans les Agrion, il a été placé dans le genre Cercion ( aujourd’hui disparu) avec d’être considéré comme un Erythromma actuellement ?)
Il se distingue aisément de son cousin rencontré sur le même site, Argia oenea, par son abdomen presque entièrement sombre, ponctué seulement de taches bleues à l’union des segments abdominaux.
Il mesure environ 39 à 42 mm(1).
Les femelles sont réputées impossible à différencier (au Texas (1)) de leurs cousines A. cupraurea (non présentes au Mexique, mais rencontrée au Panama).
Elles ressemblent également aux femelles Argia translata (présentes au Mexique et rencontrées durant ce voyage) mais ces dernières ont, au Texas en tout cas (1), une nette marque ou ligne claire issue de l’extrémité de la bande antéhumérale sombre. Malheureusement cela ne se vérifie pas toujours sur les deux femelles A. translata de cette page…
De toute façon, l’identification est aisée quand un tandem est constitué comme ci-dessous (tout en sachant qu’on ne peut pas toujours faire confiance aux mâles 🙂 ).
On le rencontre depuis le Texas jusqu’au Honduras et c’est un habitant des rivières et ruisseaux ; c’est sur cet habitat que je l’ai rencontré, dans une flaque de soleil de cette petite rivière ombragée qui traverse le site de Palenque.
IUCN Red List
En anglais, il prend le nom de Coppery dancer, dancer étant le terme utilisé pour tous les Argia.
Étymologie
Dans la mythologie grecque, Argia (1) est le nom de plusieurs personnages féminins de la mythologie grecque ; il ne faut sans doute pourtant pas chercher de lien et il semble plutôt que Rambur ait choisi un nom de genre aussi près que possible de Agrion, dont la nervation, dit-il, est similaire : « par le ptérostigma et les deux nervules du premier espace costal, ils se rapprochent des Agrion”.
Cuprea, du latin cupreus, qui signifie de couleur cuivre, cuivré et se rapporte à la couleur du thorax et de la tête.
-1- Dragonflies and Damselfies of Texas and the South-Central United States, John C. Abott, Princeton University Press, 2005.