En chemin pour le sud de la France et sur les indications d’un ami odonatophile, je me suis rendu sur le ruisseau de l’Argentière, à Saint Martin-les-Mèlles. C’est un ruisseau d’un mètre de large, en ce moment un fossé assez profond, envahi de végétation assez haute avec peu d’eau libre, à l’ombre partielle d’arbres réparties inégalement des 2 côtés. Un site tout à fait au sud des Deux-Sèvres, la limite nord de sa répartition dans l’Ouest de la France.
Sur environ 75 mètres j’ai compté 25 Calopteryx haemorrhoidalis, matures, jeunes ou émergents comme ce mâle dont les yeux encore couleur noisette, le thorax parcouru de lignes claires, les ailes ambrées et la maladresse de sa pose montrent qu’il est certainement « né » le jour même.
Je n’ai pas assisté aux émergences proprement dites mais apparemment la coloration rouge très foncée de l’abdomen et du thorax apparaît très précocement.
On note sur la photo ci-dessus des zones claires, blanchâtres à la partie inférieure des segments 8, 9 et 10, et même à la partie inférieure des cerques (appendices anaux inférieurs); ces zones deviendront rose fuchsia chez les adultes, et constitueront le « catadioptre » que les mâles savent mettre en évidence pour communiquer avec leurs congénères.
Ci-dessous ce très jeune mâle a encore du mal à maîtriser ses premiers instants de vol, et surtout l’atterrissage qui n’est pas « standard ».