J’avais déjà rencontré, de loin, un jeune mâle Palpopleura lucia au Bénin et je n’ai pas eu plus de chance en Éthiopie. Sur une rive du lac Awasa, une zone marécageuse, j’ai pu observer plusieurs Palpopleura lucia (Libellulidae) sur quelques mètres carrés. Il m’a été impossible de les approcher car ils décollaient à plus de 2 mètres, d’autant que de jeunes enfants, trouvaient drôle de les éclabousser, s’amusant de me voir galérer à les approcher…
Il se distingue aisément de Palpopleura portia par la coloration noire de ses ailes moins encochées que celles de son cousin, le fait que la pruinosité respecte sont thorax, alors que P. portia devient entièrement bleu, et que ses ptérostigmas sont bicolores, ceux de P. portia sont entièrement sombres.
Il mesure environ 28 mm et se rencontre du nord-est de l’Afrique du Sud jusqu’à l’Ethiopie à l’est et au Sénégal à l’ouest.
IUCN Red List
Ci-dessous son front métallisé lui donne une teinte étonnante.
Étymologie (1)
Palpopleura ; autant dire que l’étymologie est douteuse si la première partie du nom de genre vient du verbe latin palpo qui signifie caresser, palper… [je n’ai pas d’autre option à proposer]. Pleura en grec signifie côté ou côte et pleura pourrait être un équivalent du latin costa, car Rambur, créateur du genre insiste sur l’encoche caractéristique de la nervure costale (la veine qui fait le bord d’aile).
Lucia : comme presque tous les noms que Drury a donné aux libellules, Lucia est un nom féminin de l’antiquité classique. Une Lucia très « connue » est morte en martyre sous le règne de l’empereur romain Dioclétien. Elle appartient à de nombreux folklores, associée bien sûr à la lumière.
1- Dragonflies and Damselflies of Namibia, Frank Suhling & Andreas Martens, Gamsberg Macmillan, 2007
Cet article fait partie des odonates observés en Éthiopie, pour revenir à la page des Odonates d’Éthiopie cliquer ici.