Description – Identification
Coenagrion puella est un de nos Coenagrionidae les plus communs au printemps ; il est précoce et répandu, localement abondant, et très visible par sa couleur bleue qui tranche sur les verts tendres de la saison, il mesure 33 à 35 mm.
Le mâle est bleu, clair, avec des taches postoculaires dont les bords postérieurs ne sont pas lisses, avec ou non une barre bleue entre ces taches (1) et des taches bleues variables et inconstantes sur le pronotum. Celui-ci présente un petit lobe postérieur arrondi, les bandes antéhumérales sont complètes. Les ptérostigmas sont noirs, les tarses sont complètement noirs.
C’est son dessin abdominal qui permet de l’identifier avec un « U » sur le 2° segment, des lignes latérales noires qui « remontent » depuis les anneaux noirs, un dessin crénelé sur le 9° segment. L
On peut le confondre avec C. pulchellum dont la bande antéhumérale est étranglée en point d’exclamation, qui est plus sombre, avec un pronotum trilobé dont la marge postérieure est en « W » et un anneau noir qui envahi presque complètement S9.
Les femelles sont le plus souvent vertes à maturité avec la face dorsale de l’abdomen noire, moins souvent avec des anneaux bleus et dans ce cas, elles ressemblent aux femelles C. pulchellum.
La confusion se fait avec C. pulchellum mais aussi avec C. mercuriale, il faut alors examiner le pronotum, il n’y a pas d’autre possibilité pour réaliser une détermination certaine même si la forme des taches postoculaires est bien différente, « rondes » pour C. mercuriale, en « croissant » pour C. puella.
Habitat et distribution géographique
On trouve l’Agrion jouvencelle sur les mares, les étangs, les lacs, les fossés et les eaux faiblement courantes, les pièces d’eau dégagées avec de la végétation flottante.
Il est présent dans tous les départements français, il atteint au moins 2200 m.
On le rencontre en Europe de l’Ouest et même, au Sud dans le Nord du Maghreb, au Nord à l’Irlande et l’Écosse, et le sud des pays scandinaves. Il se raréfie dans l’est de l’Europe, il est présent en Turquie, en Iran et en Russie et atteint même la Mongolie.
Coenagrion puella n’est pas en danger : IUCN Redlist
Atlas dynamique des odonates de France.
Période de vol
Il apparaît dès avril, mais est plus commun entre mi-mai et fin juillet.
Comportement – Écologie
Une fois matures, les mâles s’éloignent peu de l’eau où ils ne montrent pas d’agressivité territoriale, mais si on veut trouver des femelles, il faut s’en écarter un peu. L’accouplement dure environ un quart d’heure, la ponte qui s’ensuit se fait en tandem, souvent en compagnie d’autres couples, et la femelle insère ses œufs dans les végétaux de surface, s’immergeant parfois complètement.
Les œufs éclosent, en fonction de la température, en 2 à 5 semaines, la vie larvaire dure un an, voir 2 dans le nord ou en altitude.
Ils sont fréquemment difficiles à approcher, surtout quand ils sont peu nombreux.
Etymologie
Coenagrion est formé des 2 mots grecs Koinos – commun et Agrios – vivant dans les champs, sauvage. Ce nom de genre a été formé de façon complexe lorsqu’il a fallu rediviser les familles existantes, de nouvelles espèces étant découvertes, le terme « agrion » s’avérant insuffisant.
Fliedner, dans The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie, explique que le nom d’espèce a été le 2° nom donné à un odonate dans la nouvelle nomenclature linnéenne ; il signifie « jeune fille », ce qui a été repris en jouvencelle dans le nom français. Le terme est utilisé pour souligner la délicatesse de l’espèce.
Les anglo-saxons l’appellent Azure Bluet, se référant à sa couleur bleu-ciel. Bluet est utilisé pour désigner tous les Coenagrion et notre Enallagma, se référant également à la couleur bleue.
1 – Contrairement à ce qu’on lit dans Europe’s Dragonflies, Smallshire & Wash, la barre interoculaire bleu pâle est souvent présente. Ce qui n’enlève rien à la qualité de ce précieux guide de terrain.